La mini-série d’HBO, basée sur un roman primé au Pulitzer en 2009, vient de rafler six Emmy Awards dans sa catégorie. Dans un relatif anonymat.
Meilleur scénario. Meilleur montage. Meilleure réalisation. Meilleure actrice. Meilleur acteur. Meilleur acteur dans un second rôle. Meilleure mini-série. En raflant sans prévenir six Primetime Emmy Awards cette nuit dans la catégorie réunifiée cette année des mini-séries et téléfilms, Olive Kitteridge est devenu le nom qui bruisse dans le monde de la télévision.
Un braquage inattendu pour le grand public qui devrait, dans les jours qui viennent, donner une seconde vie à la mini-série d’HBO, entamée le 2 novembre 2014 et terminée… le lendemain, à l’issue de quatre épisodes d’une heure qui auront attiré pas loin d’un million de téléspectateurs, et ému la critique. Pour ceux et celles qui seraient passés à côté, c’est l’heure du rattrapage.
Olive Kitteridge n’est pas une pure création de télévision. Avant de devenir cette machine à rafler de l’Emmy, c’était surtout un roman, éponyme, écrit par Elizabeth Strout et vainqueur du prix Pulitzer de la fiction en 2009. Comme idée originale, on a déjà connu pire. La série retrace donc, en quatre extraits stratégiques, trente ans de l’existence d’Olive Kitteridge (Frances McDormand), une bonne femme acariâtre, limite misanthrope, prof à la retraite dans la paisible bourgade fictionnelle de Crosby, dans le Maine. Une femme au crépuscule de sa vie, baignée tout entier dans la lueur blafarde de la dépression chronique.
En faisant l’essuie-glace entre l’Olive Kitteridge contemporaine et abîmée et celle, encore intacte, des années 70, la série propose le portrait dense d’une femme et de son foyer (son mari Henry, aimant et patient, et son ado de fils, Christopher, à qui elle en met plein la tronche), entre non-dits et franchise douloureuse, en explorant strate après strate l’épaisseur d’une personnalité crevassée.
À voir aussi sur Konbini