La série Mr. Robot, dont la première saison vient de se terminer sur USA Network, est déjà l’un des plus gros succès critique de l’année aux États-Unis. Chronique d’une série que personne n’attendait.
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Esthétique léchée et bande-son grandiose
Au-delà du fond, ambitieux et original, Mr. Robot, c’est une réalisation innovante et soignée. La série parvient, en quelques choix de plans radicaux, à définir clairement son cahier des charges sonore et visuel (à la manière, dans un autre style, de l’acidulée Utopia).
Les personnages de Sam Esmail glissent, fantomatiques, dans un New York de verre et d’ombre que Nolan n’aurait pas renié, le plus souvent écrasés par des plans larges dans de longs et élégants travellings ou, à l’inverse, auscultés dans le détail par une caméra nerveuse et inquisitrice. Quand la voix chevrotante d’Elliot, fil d’Ariane emmêlé, se tait, c’est pour laisser place à de grandes séquences musicales mettant en valeur une BO grandiloquente. L’identité est bien là, jusqu’au générique introductif, rigoureusement itéré à chaque épisode mais transposé dans des situations différentes.
Tout comme ces innombrables détails disséminés à chaque épisode, la symétrie parfaite des plans, récurrente, ne doit rien au hasard. L’univers visuel de la série reflète le paysage psychique de son héros, obsédé par l’architecture des réseaux d’information : labyrinthique, fantasmagorique et pourtant rigoureusement agencé. Une façon d’avertir le spectateur que les créations d’un malade mental, qui plus est doté d’un sens aigu de l’observation, peuvent parfois être de parfaites contrefaçons de la réalité.