L’heure des bilans sériels est arrivée. Cette année, Netflix n’a pas lésiné sur les productions originales. Biiinge fait le point sur celles qu’il ne fallait pas rater.
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#1 The Get Down
Le pilote de The Get Down avait beau être inégal, il nous avait conquis par l’énergie dingue de son jeune casting et de la réalisation flamboyante de Baz Luhrmann. La suite empile les morceaux de bravoure musicaux, les séquences drôles, surréalistes, touchantes… Dans une époque où l’on reproche souvent aux séries une recherche de la perfection au détriment de l’incarnation, voilà un univers bordélique et chaleureux, peuplé de personnages attachants. Au final, The Get Down est la série la plus bouillonnante de créativité diffusée par Netflix cette année. Et la plus stylée.
#2 Black Mirror
Charlie Brooker revient avec six nouvelles histoires de son anthologie badante sur les nouvelles technologies et la façon dont elles modèlent désormais nos vies. On ne rate pas “San Junipero“, l’épisode le plus réussi de la saison (que dis-je, de la série), suivi de près par le brillant “Nosedive” et l’ambitieux thriller “Hated in the Nation”. Même dans ses épisodes plus faibles (il faut dire que cette saison en comporte six, contre trois auparavant), Black Mirror reste un must, un petit chef-d’œuvre qui restera au panthéon des meilleures séries de tous les temps.
#3 Stranger Things
C’est la série “buzz” de l’année pour Netflix. Sorties en plein été, les aventures surnaturelles de Mike, Dustin, Eleven et compagnie au cœur des années 1980 ont réveillé la fibre nostalgique des spectateurs, qui ont retrouvé la chaleur et l’innocence des films spielbergiens de cette époque. Et l’outsider de devenir un incroyable phénomène pop aux quatre coins de la planète. Au-delà du succès public, Stranger Things se révèle un hommage à la fois simple (dans son scénario) et ultra-maîtrisé de la part des frères Duffer. Ses détracteurs lui ont reproché de donner dans le plagiat, mais elle réussit au contraire à imposer sa propre mythologie et une bande de gamins diablement attachants. Il ne reste plus qu’à confirmer l’essai en 2017.
#4 Narcos
La saison 2 de Narcos a marqué le chant du cygne de Pablo Escobar, magistralement interprété par Wagner Moura. Toujours aussi dangereux, surtout quand il se retrouve acculé, le baron de la drogue est traqué comme un animal. Il finira par perdre à ce jeu du chat et de la souris avec les autorités, au fil d’une saison à la fois implacable et intimiste, entièrement dédiée à sa fin de règne. Les showrunners de Narcos ont toujours eu pour ambition de retracer l’histoire du trafic de coke, mais le charisme de Wagner Moura allié à la vie éminemment romanesque de Pablo Escobar ont littéralement bouffé cette grande série, pour le meilleur. Reste à savoir si elle pourra maintenant poursuivre sa route et se remettre de la perte de son vrai (anti)héros.
#5 Orange Is the New Black
Avec le temps, Orange Is the New Black est devenue cette série rigolote avec ses meufs over the top à la répartie cinglante. On avait un peu perdu de vue que Piper, Alex, Crazy Eyes et compagnie étaient derrière les barreaux. Jenji Kohan remet les pendules à l’heure avec une saison 4 réussie, où elle creuse à nouveau la psychologie de ses héroïnes (on pense notamment à cette grande enfant de Crazy Eyes) et retrouve un propos pertinent sur le système carcéral américain. La fin à la fois déchirante et haletante de cette saison, écho évident au mouvement Black Lives Matter, annonce une prochaine livraison passionnante.
#6 BoJack Horseman
Dessin animé pour adulte complètement méta, BoJack Horseman est l’une des plus grandes réussites de Netflix. On prend un plaisir fou à retrouver cet ovni drôle et triste, ainsi que notre cheval dépressif préféré dans une saison 3 tout aussi réussie qualitativement que les deux premières. Raphael Bob-Waksberg ne se repose pas pour autant sur ses lauriers : cette saison, il a imposé à Netflix un épisode entièrement muet, salué par la critique. Respect.
#7 Marvel’s Luke Cage
Netflix poursuit sa collaboration avec Marvel en mettant en scène son troisième justicier des Defenders, le costaud Luke Cage, incarné avec ce qu’il faut de flegme et de charisme par Mike Colter. Et c’est une réussite. En alternant des séquences d’action badass qui ont fait la réputation des séries Netflix/Marvel avec des scènes de vie quotidienne à Harlem, notamment dans le Barber Shop — un des QG de notre héros incassable —, Cheo Hodari Coker propose un divertissement quali tout en ayant un propos sociétal pertinent. Et ce notamment sur les conditions de vie des Afro-Américains aux États-Unis, mais aussi sur cette vieille peur de ce qu’on ne connaît pas, qui pousse à l’intolérance et au repli sur soi. En pleine ère Trump, ces sujets ont plus que jamais leur place dans la culture.
#8 Love
Bienvenue dans le monde des trentenaires en 2016, de plus en plus nombreux à vivre une crise d’adulescence qui n’en finit pas. Fuck les responsabilités, la vie bien rangée et les engagements en tout genre. Mais du coup, il reste quoi si on refuse de grandir ? Deux grands ados, le geek attardé Gus et la fille faussement cool Mickey. Ces deux-là commencent à se fréquenter. Ils devront faire face à pas mal de problèmes personnels avant de réaliser qu’on ne peut pas vivre une histoire d’amour sans s’engager, et donc sans prendre le risque de souffrir. De par son sujet, Love, série du mouvement mumblecore à fort potentiel d’identification (si ce n’est pas dans les personnages, du moins dans leurs dilemmes) ne parlera pas à tout le monde, mais certains ne manqueront pas de s’y reconnaître.
#9 House of Cards
Autre fleuron Netflix avec Orange Is the New Black, la série politique House of Cards vieillit. Pour nous faire oublier quelques jump the shark mal sentis, il allait falloir se retrousser les manches. C’est chose faite avec une saison 4 globalement réussie. On aurait bien voulu que la guerre psychologique entre Claire et Frank Underwood (les deux représentent l’âme noire du show) soit davantage creusée, mais en mettant en scène une fusillade spectaculaire façon Kennedy et l’élection présidentielle américaine, Beau Willimon signe une des meilleures saisons de sa série.
#10 Unbreakable Kimmy Schmidt
Le bonbon acidulé de Tina Fey est revenu cette année pour un deuxième tour de piste savoureux. Notre héroïne lutte toujours avec son syndrome de PTSD et pour cela, elle voit une psy (Tina Fey herself, géniale comme d’hab) qui l’obligera à faire face à sa mère. Elle est de nouveau accompagnée d’une galerie de seconds rôles irrésistibles, à commencer par Titus (incarné par le phénomène Tituss Burgess), son BFF auto-centré qui va tenter d’avoir une relation amoureuse épanouie. On craque aussi sur les références pop (Dawson…) qui émaillent cette saison brillante. La suite, vite !