Le cas Louis C.K.
L’illusion de l’égalité par la fiction
Le jour d’après
Que faire alors ? La notion de consentement, simple sur le papier, est faite de zones grises qui peuvent amener chacun à se questionner sur son comportement passé. Les réflexions et comportements sexistes, anodins d’hier doivent constituer des exemples de comportements inacceptables aujourd’hui. C’est le prix à payer pour changer de société. Les créateurs, les studios, les acteurs se doivent de réaliser leur examen de conscience, d’être meilleurs, d’élever leurs standards, de ne plus fermer les yeux, d’enquêter en interne plus tôt et d’instaurer une ambiance de travail saine et sécurisante pour les femmes. Concrètement, expliquer aux nouvelles arrivantes qu’aucun comportement sexiste n’est toléré dans cette entreprise et sur les plateaux de la série, que si cela arrive, la victime doit immédiatement en parler à la direction. Que celle-ci sera à son écoute.
Il n’est plus possible d’attendre que les scandales éclatent pour effacer le nom de l’ancien roi déchu et de se contenter d’un communiqué de presse langue de bois, dans lequel ce n’est la faute de personne finalement.
Quid alors du fameux questionnement, très présent en France, où le culte du génie autodestructeur bat encore son plein (quasiment aucune affaire n’est sortie sur les pratiques sexistes dans le cinéma français, et elles existent évidemment), de la séparation de l’artiste et l’œuvre ? Attention aux dangers du “révisionnisme” s’émeut Libération, effrayé que l’œuvre de Louis C.K, actuellement en disgrâce publique, ne disparaisse. Laissons donc le public décider de ce qu’il veut en faire, les regarder avec un œil nouveau ou ne plus les regarder. De toute façon ces œuvres existent, elles ne seront pas brûlées sur la place publique. L’histoire nous l’a déjà prouvée, les chefs-d’œuvre resteront, qu’ils aient été réalisés par des criminels ou non.
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