Top de la rédaction
#1. Le Jeu de la dame (Netflix)
© Netflix
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Surprise sérielle de l’année, The Queen’s Gambit a réuni un public allant de 7 à 77 ans et a conquis la critique. Un fait d’armes pour le moins rare en cette période fragmentante de Peak TV. En nous racontant l’ascension dans les années 1960 de Beth Harmon, prodige des échecs, de l’orphelinat au match de sa vie pour devenir la meilleure joueuse du monde, Scott Frank et Allan Scott ont réussi l’impensable. Ils nous ont captivé·e·s en rendant les échecs sexy, grâce à une mise en scène formellement inventive, une écriture non manichéenne qui valorise les personnages et un casting parfait. Mention spéciale à la reine Anya Taylor-Joy, dont la prestation intense devrait lui faire rafler les prochains Emmys Awards et Golden Globes. (M.O.)
#2. Cheyenne et Lola (OCS)
© OCS
C’est un road trip dont les héroïnes font du sur-place, une fresque western féministe qui se déroule dans le Nord, un duo à la Thelma et Louise bien de chez nous… Cheyenne et Lola, c’est une série atypique imaginée par l’excellente Virginie Brac, et dont vous ne sortirez pas indemnes. La poisse, le besoin de s’échapper, le déterminisme social, l’envie de mettre un bon coup de pied dans l’entrejambe de tous ces mecs qui pourrissent la vie de nos héroïnes… tous ces ingrédients font de Cheyenne et Lola, portée par les formidables Veerle Baetens et Charlotte Le Bon, l’une des meilleures séries que nous ayons pu voir cette année. Et cocorico, c’est une production française ! (D.R.)
#3. I May Destroy You (HBO)
© HBO
Ce récit semi-autobiographique de et avec la formidable Michaela Coel, à qui l’on devait déjà la désinvolte Chewing Gum, a été une véritable claque en pleine tronche. Impétueuse, poignante, l’actrice et scénariste ne fait ici aucun compromis et nous livre une histoire, son histoire, de viol. C’est forcément dur à regarder, mais c’est aussi magnifique tant l’énergie dévastatrice de sa créatrice imprègne chaque scène. Les personnages secondaires ne sont pas en reste, puisque à travers eux et elles, Michaela Coel aborde le difficile sujet du consentement. (D.R.)
#4. The Mandalorian (saison 2, Disney +)
Ⓒ Disney+
Avec son riche univers désormais installé, The Mandalorian prend son envol dans une saison 2 visuellement irréprochable et généreuse en moments épiques. Sous l’influence de l’architecte Dave Filoni, la série Star Wars renforce la cohérence de cet univers étendu fascinant, avec des personnages secondaires truculents (Ahsoka Tano, le retour de Boba Fett) et des ambitions revues à la hausse. Et, bien entendu, elle peut toujours compter sur le duo le plus charismatique de la galaxie, Mando et Bébé “Grogu” Yoda, pour assurer le spectacle. (A.D.)
#5. Big Mouth (saison 4, Netflix)
Ⓒ Netflix
Les Hormone Monsters reviennent survitaminés et excités comme jamais dans cette quatrième saison de Big Mouth, marquée par l’arrivée du terrifiant moustique de l’angoisse. Déjà bien barrée dans ses précédents chapitres, la série animée redouble de créativité et d’inclusivité dans une saison 4 qui aborde des sujets nécessaires comme la transidentité, les menstruations et le racisme. Mais elle se lâche aussi dans la perversité absurde quand il s’agit d’évoquer la masturbation féminine et la légende des “blue balls”, dans un orgasme lumineux d’humour et de bienveillance. (A.D.)
#6. Mrs. America (FX)
Le mouvement féministe des années 1970 aux États-Unis a enfin son œuvre de pop culture. Dahvi Waller a convoqué un casting all stars pour raconter les combats politiques de Gloria Steinem (Rose Byrne), Betty Friedan (Tracey Ullman), Shirley Chisholm (fantastique Uzo Aduba), Bella Abzug (Margo Martindale) et les autres, à commencer par celui de faire ratifier l’Equal Rights Amendment par les États américains. C’était sans compter sur la conservatrice Phyllis Schlafly, incarnée par Cate Blanchett, qui va utiliser les mêmes outils que les féministes mais pour les contrecarrer ! Joueuse et énergisante, Mrs America fait œuvre de mémoire en mettant en scène de grands moments féministes oubliés, comme la conférence d’Austin en 1977. Malgré l’issue (on arrive à l’époque du backlash sous Reagan), ce biopic joyeux reste une démonstration éclatante des joies de la sororité et de l’empowerment, et un boost jouissif pour continuer le combat. (M.O.)
#7. The Last Dance (Netflix)
Ⓒ ESPN/Netflix
Avec l’aura médiatique de Michael Jordan et sa place emblématique dans la pop culture, une série documentaire sur la dernière campagne du basketteur messianique et ses Bulls ne pouvait que s’avérer passionnante. Et The Last Dance est bien plus que ça, magnifiée par des images d’archives exceptionnelles dans l’intimité du club de Chicago, c’est un récit haletant sur le plus grand compétiteur voire athlète de tous les temps. Ou comment un homme touché par la grâce de la balle orange a transcendé son sport pour faire de l’Amérique le centre du monde, exportant dans le monde entier la légende du numéro 23. Sublime et bouleversant. (A.D.)
#8. BoJack Horseman (saison 6, Netflix)
© Netflix
Rarement une série aura eu une telle constance dans sa qualité d’écriture. Chaque année, BoJack Horseman mérite de se retrouver dans notre classement, et cette saison 6 ne fait pas exception. Fidèle à lui-même, le vieux canasson dépressif essaye toujours d’être une meilleure personne, pardon, un meilleur cheval, mais ses vieux démons le rattrapent sans cesse. Douce-amère jusqu’à la fin, cette série aura marqué par son approche délicate et audacieuse de la dépendance et des maladies mentales. Marchant constamment sur un fil entre comédie et tragédie, BoJack Horseman aura souvent joué avec nos attentes pour mieux les bousculer. La marque d’une grande série, assurément. (D.R.)
#9. Normal People (Hulu)
©Hulu
La plus belle histoire d’amour de l’année, c’est celle que nous a racontée cette adaptation du roman de Sally Rooney, également coscénariste avec Alice Birch. Les deux femmes nous racontent en 12 épisodes la relation amicale et amoureuse qui unit Marianne et Connell, de leur rencontre au lycée à leur vingtaine. Ce pas de deux, teinté de thématiques propres à la génération des millénials (la dépression, la recherche d’une masculinité nouvelle, non toxique, les aspirations floues, le regard des autres), doit beaucoup à ses deux superbes interprètes – les révélations Daisy Edgar-Jones et Paul Mescal – et à une réalisation poétique et sensuelle. La série contient les plus belles scènes de sexe (supervisées par la coordinatrice d’intimité Ita O’Brien) vues depuis longtemps sur un écran. (M.O.)
#10. Schitt’s Creek (saison 6, CBC)
© CBC
Restée relativement confidentielle de notre côté de l’Atlantique (une erreur bientôt réparée), Schitt’s Creek a attiré l’attention en raflant cinq prix aux derniers Emmy Awards. Une reconnaissance hollywoodienne tardive, mais qui lui assure une sortie en fanfare. Durant ses six saisons, cette petite comédie canadienne, créée par Daniel Levy (qui tient aussi l’un des rôles principaux), ne s’est pas contentée d’être hyper drôle ou de nous offrir les meilleurs gifs de la pop culture. Non, elle a aussi été le doudou, la réserve de réconfort dont on avait besoin pour affronter 2020. Des excentricités de Moira, la matriarche à l’accent insondable, aux caprices de David (pardon, Deevid !), le fils snob aux codes vestimentaires discutables, cette famille nous a fait vivre de merveilleuses années dans le petit bled paumé où elle a atterri bien malgré elle. Et sa conclusion fut à l’image de ses six saisons : tellement drôle, touchante, avec une pointe d’extravagance. Bye bye bébé. (D.R.)
Marion Olité
Ⓒ FX/Canal+
- Mrs. America
- Normal People
- Sex Education (saison 2)
- I May Destroy You
- Betty
- Vida (saison 3)
- Le Jeu de la dame
- Better Call Saul (saison 5)
- Big Mouth (saison 4)
- Cheyenne et Lola
Delphine Rivet
Ⓒ BBC/HBO/OCS
- I May Destroy You
- BoJack Horseman (saison 6)
- Better Things (saison 4)
- Cheyenne et Lola
- Schitt’s Creek (saison 6)
- Le Jeu de la dame
- What We Do in the Shadows (saison 2)
- The Good Fight (saison 4)
- The Mandalorian (saison 2)
- Ted Lasso
Adrien Delage
Ⓒ ESPN/Netflix
- The Last Dance
- Le Jeu de la dame
- Dark (saison 3)
- The Mandalorian (saison 2)
- The Outsider
- Kingdom (saison 2)
- Validé
- Big Mouth (saison 4)
- Cheyenne et Lola
- The Boys (saison 2)