Cette semaine, Amazon lance une comédie d’action fun mais bourrée de clichés, clairement dédiée aux fans de Jean-Claude Van Damme.
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Figure culte des films de série B des 90’s, Jean-Claude Van Damme fait son retour dans une comédie parodique où il tient son propre rôle. Il va même au-delà de la méta, en cachant derrière son métier d’acteur une vie secrète en tant qu’agent secret. JCVD profite du tournage de ses films pour traquer les pires malfrats tout autour de la planète.
Ce pitch absurde et plein d’humour est signé Dave Callaham, un expert du scénario de blockbuster (The Expendables, Godzilla). JCVD et lui ont associé leurs forces avec le réalisateur Peter Atencio (Keanu), en charge du pilote. Les têtes pensantes de la série ont choisi de montrer un Van Damme vieux et fatigué, qui rouille dans sa villa luxueuse et se lave au lait de coco.
Mais une rencontre impromptue avec son ex, dont il est toujours éperdument amoureux, chamboule son quotidien. Jean-Claude Van Johnson décide alors de reprendre du service. Premier arrêt : un remake version kung-fu des Aventures de Huckleberry Finn et une infiltration incognito chez les trafiquants de drogue.
L’autodérision jusqu’à l’épuisement
Dès les premières minutes du pilote, on sent que Van Damme s’amuse comme un gamin avec son image. L’acteur se moque autant de sa filmo que de ses galères de quinquagénaire. L’épisode multiplie les références à la pop culture, comme ce serveur de rāmen qui prend successivement JC pour Nicolas Cage puis Val Kilmer.
Creusant le sillon méta, Dave Callaham en tire quelques gags récurrents qui fonctionnent bien. À plusieurs reprises, JCVD raille Bruce Willis et le film Looper, qui a pour intrigue les voyages dans le temps et l’usage dangereux qu’en font les criminels.
Un sujet similaire à Timecop, un long métrage où l’acteur incarnait l’équivalent du rôle de tueur à gages de Bruce Willis en 1994. Quel film parle, scientifiquement parlant, le mieux de cette thématique récurrente dans les films de SF ? Les points de vue divergent, ce qui vaut presque à JCVD de se faire repérer au cours de son infiltration, quand un des gardes lui pose la question.
En pleine crise de la cinquantaine, c’est désormais difficile pour JCVD de faire le grand écart ou d’envoyer ses adversaires dans le décor à l’aide de coups de pied retournés après deux ans d’inactivité. Toutes ces situations burlesques offrent un rythme soutenu à la narration et une ambiance feel good. On se surprend ainsi plusieurs fois à rire des mimiques et des galères du bonhomme, même si les spectateurs lambda risquent de trouver l’auto-dérision un peu lourde à force.
Bien entendu, les scènes d’action au ralenti où JCVD envoie valser tous ses opposants (qui se présentent un par un, comme dans tous ses films d’action parce que sinon “ils vont se gêner pour combattre“) sont de la partie. Elles en font des tonnes, mais s’insèrent bien dans l’intrigue absurde et référencée à son héros.
Un potentiel incertain
Van Damme a plus de mal quand il s’agit de tourner des scènes dramatiques ou romantiques. L’histoire d’amour lourde et pas franchement intéressante avec son ex, incarnée par Kat Foster (Weeds), plombe l’intrigue. La facette “has been” de l’acteur se ressent malheureusement dans ces moments-là. On a aussi un sentiment de déjà-vu avec Jean-Claude Van Johnson, et pour cause, le ton est très similaire au film JCVD (2008), où l’acteur jouait déjà son propre rôle. Il donne l’impression d’avoir trouvé un nouveau filon à exploiter.
Derrière l’humour, Jean-Claude Van Johnson tient pourtant des sujets intéressants à traiter, liés à la vieillesse : la perte de désir, l’ennui, l’identité… Mais à force de trop tirer sur la corde de la goguenardise, on n’accorde plus aucun crédit au sérieux qui pourrait se cacher derrière cet homme usé mais jamais abattu.
En attendant, JC n’a pas fini d’envoyer des coups de poing dans la gueule à qui veut l’entendre, et les fans s’y retrouveront avec plaisir.
La première saison de Jean-Claude Van Johnson est disponible en intégralité sur Amazon Prime Video.