Avec Into the Badlands, la chaîne câblée AMC mise à nouveau sur la série de genre et lui redonne ses lettres de noblesse.
Une centaine d’années après notre ère, sept barons se partagent le contrôle de ce qui fut un jour le territoire américain. Le plus puissant et redoutable d’entre eux, Quinn (Marton Csokas), voit son hégémonie menacée par The Widow (Emily Beecham), une baronne aux dents longues.
Il mise alors sur la protection de Sunny (Daniel Wu), le meilleur de ses Clippers, des soldats surentraînés à son service. Sur la route qui le ramène à son maître, ce dernier délivre un jeune homme des mains de brigands. Il conduit alors le garçon, nommé M.K. (Aramis Knight), au Fort pour l’embrigader comme jeune recrue.
À voir aussi sur Konbini
L’ambition d’AMC
Très librement inspirée du conte chinois Journey to the West et showrunnée par Alfred Gough et Miles Millar (créateurs de Smallville et de la future The Shannara Chronicles), Into the Badlands se démarque immédiatement du reste des productions actuelles. AMC espère bien reproduire avec la série d’arts martiaux ce qu’elle a fait avec les zombies de The Walking Dead : traiter un genre, peu ou pas exploré à la télévision, avec son approche “premium”.
Ce qui se traduit par une production léchée, de l’action et des scénarios laissant une belle place à la psychologie de ses personnages (c’est en tout cas la promesse de la chaîne). En somme, un divertissement beau, fun et intelligent. Rien que ça. “AMC a élevé le genre de la série de zombie au rang d’art, et c’est notre ambition pour ce show” confirme Miles Millar.
Le kung-fu est une danse
Après une rapide séquence d’exposition, par le truchement de la voix off de notre héros, Into the Badlands s’ouvre sur une scène de combat qui ne fait aucun mystère sur les ambitions de la série. Daniel Wu virevolte et les trois caméras nécessaires à la séquence dansent avec lui.
“Les caméras sont le troisième participant du combat. Elles se battent avec nous.” confie l’acteur, également producteur et réalisateur, au Hollywood Reporter. Ce dernier, qui pratique pourtant le kung-fu depuis l’âge de 11 ans, a dû repasser par le camp d’entraînement durant six semaines avant le début du tournage à la Nouvelle Orléans.
La série a bien sûr fait appel à des experts, comme le réalisateur de films d’arts martiaux Stephen Fung, à la mise en scène des combats. Daniel Wu, qui a officié devant et derrière la caméra sur de nombreux films de kung-fu et tient aussi le rôle de producteur exécutif sur la série, a apporté son concours autant en coulisses qu’à l’écran.
Un savant mélange des genres
Dystopie, post-apocalyptique, monde féodal, arts martiaux, magie, rétro-futurisme… Sur le papier, un tel mélange des genres donne le vertige. Pourtant, ça fonctionne. Into the Badlands se fait tout de suite, si ce n’est un nom, du moins une identité. La série propose une mythologie et un univers inédits qui surprennent presque, au temps des adaptations de films ou de livres à tout va.
Le plus grand hommage que rend la série, c’est évidemment au cinéma d’arts martiaux, et plus particulièrement au “wu xian pian”, le “film de chevalier errant” qui connut son âge d’or en Chine dans les années 60. Une figure dont Sunny reprend les traits les plus emblématiques. Il a la noblesse de cœur et le même sens du devoir envers son suzerain, mais part sur les routes, dans une quête du bien contre le mal.