Au carrefour entre Gossip Girl et How to Get Away with Murder, la dernière série hispanophone de Netflix réunit tous les ingrédients pour nous rendre accro.
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Après le triomphe aux quatre coins du globe de La Casa de Papel, ce n’était qu’une question de temps avant que Netflix ne ponde, dans son sillage, une nouvelle production espagnole à même de capter une audience aussi large. On oublie les surnoms à base de métropoles mondiales et autres braquages de haut vol, l’heure est venue pour nos voisins hispanophones de s’approprier le genre du teen drama. En effet, des années après Un, dos, tres et Physique ou Chimie, la série pour ados ibérique connaît un second souffle avec Élite.
Après l’effondrement inexpliqué de leur établissement scolaire, trois lycéens reçoivent une opportunité unique : celle d’intégrer Las Encinas, une école prestigieuse réservée aux plus privilégiés. Mais à peine les premières heures de classe écoulées, ce trio issu de la classe moyenne va déchanter, se rendant compte que le fossé entre riches et pauvres est ici plus que jamais palpable. Mais, tandis que les deux groupes se mélangent au fil des semaines, leur quotidien se voit chamboulé par le meurtre d’une de leurs camarades.
Dès son pilote, le fonctionnement d’Élite est des plus évidents. Chacun des huit épisodes proposés est divisé en deux temporalités : la première dans le présent, avec des sessions d’interrogatoire face caméra dans la même veine que Big Little Lies, et la seconde dans le passé, où l’on remonte le temps afin de voir des affinités se forger et des tensions se nouer. Au terme du premier volet, l’identité de la victime est dévoilée, faisant du reste de cette salve inaugurale un whodunnit façon Cluedo. En clair, sa narration fait sans conteste écho à How to Get Away with Murder, fondée sur un principe similaire.
Sur le papier, Élite n’a rien d’innovant. Dans les faits… c’est aussi le cas. Inutile de se leurrer, la dernière fiction hispanique de Netflix ne fait pas dans l’originalité, se contentant de piocher çà et là des idées déjà exploitées dans bon nombre de séries. Darío Madrona et Carlos Montero, les scénaristes de cette première cuvée, misent sur des valeurs sûres, en l’occurrence un casting à la plastique avantageuse et une dose généreuse de dramas pour happer un public jeune. Au rayon des séries adolescentes, on est bien loin d’un 13 Reasons Why.
Non, a priori, Élite n’est pas là pour véhiculer un quelconque propos ou prêcher la bonne parole. Tout au contraire, on est face à un spécimen particulier : le guilty pleasure pur et dur. Les épisodes de cette première saison s’enchaînent à une cadence frénétique tant elle paraît conçue pour être totalement addictive. S’ils sont clichés au possible, les élèves de Las Encinas gagnent facilement notre sympathie tant on est vite immergés dans leurs tracas quotidiens.
En soi, la comparaison avec Gossip Girl coule de source et s’avère des plus adéquates. Des gosses de riches et d’autres plus démunis contraints de partager le même habitat naturel ? Yes. Des uniformes, des coucheries, des règlements de comptes, des histoires d’amour shakespeariennes ? Oui, il y a de ça aussi. Blair, Chuck, Dan ont tous ici leur pendant espagnol. Cela dit, 2018 oblige, Élite est un tantinet plus progressiste que son aînée, comprenant par exemple des personnages musulmans et se frottant à des thématiques peu abordées par les séries pour ados comme la séropositivité ou le concept de “trouple”.
Capitalisant sur le succès de La Casa de Papel – à qui elle emprunte trois de ses acteurs –, Élite devrait logiquement cartonner, au moins auprès de son cœur de cible. Son fil rouge est suffisamment aguicheur pour qu’on reste curieux jusqu’à la révélation finale, de même que ses personnages ont assez de charisme pour qu’on s’intéresse aux tenants et aboutissants de leur vie amoureuse. En bref, votre nouveau plaisir (très) coupable est là et il s’appelle Élite.
La première saison de la série est disponible dès maintenant sur Netflix.