Les tenues, représentant des versions “coquines” des Handmaids, ont heureusement été retirées de la vente depuis.
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Slutty Handmaid Tale Costume was the natural progression of things pic.twitter.com/LuW9LiwK8X
— Ben McDonald (@Bmac0507) 20 septembre 2018
Difficile d’être plus à côté de la plaque. Ces dernières 24 heures, le site Yandy, qui propose à la vente des déguisements pour Halloween et de la lingerie pour autres occasions festives, a provoqué l’indignation sur Twitter. Les raisons de cette colère ? La mise en ligne d’un costume “sexy” inspiré des esclaves sexuelles de la série The Handmaid’s Tale. Si personne n’est sorti indemne du visionnage des deux premières saisons de la dystopie adaptée du roman de Margaret Atwood, il semble que certains soient en revanche passés complètement à côté du message.
Alors certes, c’est une série complexe qui fait écho à des problèmes sociétaux et politiques, principalement liés aux droits des femmes à disposer de leur corps, dans une Amérique tourmentée par la montée du conservatisme religieux. Mais il faut vraiment être très très bas du front pour ne pas piger l’idée de base : le viol, c’est mal. Pour Yandy, apparemment, les violences sexuelles, ça peut être sexy. Le déguisement en question, baptisé “Brave Red Maiden Costume”, soit “costume de courageuse servante écarlate” semble à la fois prendre en considération le “courage” de ces femmes, tout en méprisant totalement le sens que revêt désormais cette tenue.
Les costumes de servantes, tels qu’imaginés par la designeuse Ane Crabtree pour la série, sont devenus le symbole de la résistance pour des milliers de militantes féministes. Leurs silhouettes rouge et blanc, têtes baissées, sont présentes à chaque manifestation politique où les droits des femmes sont bafoués, en particulier aux États-Unis lorsque le droit à l’IVG est menacé. Fantasmer sur ces servantes, c’est sexualiser des femmes asservies, réduites au silence et violées de façon rituelle. C’est aussi, par ricochet, cracher au visage de toutes les femmes victimes de violences sexuelles. Doit-on vraiment rappeler en quoi c’est parfaitement inapproprié ?
En pleine ère #MeToo et #TimesUp, où la vigilance est accrue, notamment sur les réseaux sociaux, il n’a heureusement pas fallu longtemps pour que Yandy soit pointé du doigt et sommé de rectifier le tir. Le site a donc publié des excuses et retiré le produit de la vente. Merci pour ce grand moment de nausée. Nolite te bastardes carborundum, bitches !