Lundi 19 octobre, Fabrice Gobert a apporté une conclusion à la série Les Revenants, avec la diffusion des deux derniers épisodes de la saison 2. Retour sur ce final déroutant, digne de celui de Lost.
“Vous m’avez fait confiance, et je vous ai promis que nous aurons des réponses à nos questions. Pourquoi tous ces morts ?” Ce discours tenu par le personnage de Milan au début de l’épisode 7 semble sortir de la bouche de Fabrice Gobert, le créateur et showrunner de la série la plus mystérieuse vu sur le petit écran depuis Lost. Pour répondre à cette question, l’auteur a choisi de prendre des chemins de traverse. La fin des Revenants pose ainsi plus de questions qu’elle ne donne de réponses, ou en tout cas est sujette à maintes interprétations. On a tenté d’y voir plus clair.
À voir aussi sur Konbini
#1 Victor et l’effet papillon
Victor est la clé, on le savait depuis pas mal de temps. Le “revenant” le plus énigmatique de la série a des pouvoirs qu’il semble par moments contrôler, mais pas tout le temps. En saison 1, deux personnes se tuent malgré elles, en sa présence. Il a des visions du futur, qu’il couche sur des dessins. “Tu dois nous aider, ils comptent sur toi.” lui dit Lucie, gardienne de la horde des morts-vivants. Dans le final, on apprend qu’il est à l’origine du phénomène. Il a ramené son père à la vie, ce qui a déclenché une réaction en chaîne de retour à la vie des habitants de la petite ville.
Plusieurs questions sur ce personnage fascinant se posent : qui a ramené Victor à la vie ? Qui sont ses parents ? Julie, dont le destin est irrémédiablement attaché à celui de Victor, est-elle sa mère biologique ? Fabrice Gobert a-t-il trop regardé L’effet papillon ? Comme Ashton Kutcher dans le film, Victor est magique : il a le pouvoir de changer le cours des événements. Il peut donc être une divinité, un messie, un pont entre les vivants et les morts.
#2 L’amour guide Les Revenants
Avec Les Revenants, Fabrice Gobert ne s’intéresse à rien de moins que le socle de l’existence humaine : l’amour, la mort, la vie. Livrés à eux-même, sans amour, ses morts-vivants deviennent de véritables zombies, comme Audrey, qui finit par manger sa mère. Paradoxe : ils recherchent l’amour de leur proche mais ne peuvent vivre qu’entre eux, sinon ils dépérissent et perdent leur peau… Seuls, ils deviennent de vrais zombies, comme ceux aperçus dans la forêt ou dans la grotte. Seule exception, les amants maudits Simon et Adèle, qui transcendent cette règle. Tels des Orphée et Eurydice modernes, ils sont voués à un destin funeste, mais leur amour surpasse la mort. Tout comme l’amour de Victor pour Julie, qui surpasse le destin. Victor réussit à changer le futur pour sauver ceux qu’il aime.
Au-delà des théories sur l’intrigue des Revenants, la série reste une métaphore du deuil impossible de ceux qui restent. Même quand les êtres disparus reviennent, il ne peuvent vivre aux côtés des vivants. “Nous sommes comme vous voulez nous voir.” dit le personnage d’Etienne à son fils.