“On a subi un retard de pratiquement un an, donc on n’a pas été diffusé suffisamment longtemps ni de façon assez régulière pour bâtir le bouche-à-oreille.”
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Car la première raison de son annulation, c’est surtout le contrecoup de la grève des scénaristes qui a frappé l’industrie en 2007, et des audiences un peu trop timides pour la chaîne ABC. Mais selon Barry Sonnenfeld, il manquait aussi quelque chose aux scénarios pour vraiment séduire un public plus large : un aspect plus “procédural”, qui tendrait à se rapprocher davantage des codes des séries policières. Au risque de nous répéter : hérésie !
“Je blâme aussi les scripts, je trouve qu’ils étaient un peu trop mignons. J’aurais aimé qu’on mette davantage l’accent sur l’action. Je me souviens d’avoir dit à Bryan Fuller, qui était le showrunner, le créateur et un ami cher que j’adore : ‘Hey Bryan, est-ce qu’on ne devrait pas avoir des intrigues plus tendues pour faire avancer l’action et résoudre le meurtre ?’ Il craignait que, si on ajoute un peu plus de procedural, la série perde de sa douce excentricité.”
Ce à quoi on aimerait lui répondre : duh ! Bryan Fuller a eu un parti pris créatif et s’y est tenu. En refusant de diluer sa série dans des codes plus calibrés, plus ordinaires aussi, il a conservé sa vision, sans compromis. Toujours selon Sonnenfeld, Pushing Daisies aurait sûrement perduré à l’ère de Netflix : “On en serait probablement à notre onzième saison aujourd’hui.” Certes, mais si Pushing Daisies était devenue un procedural comme il en existe déjà des milliers, quel intérêt ?