Banshee ou l’art de créer des méchants d’anthologie

Banshee ou l’art de créer des méchants d’anthologie

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Par Adrien Delage

Publié le

Achevée au bout de 4 saisons, Banshee va manquer à ses nombreux fans. Outre les personnalités fortes de la bande à Lucas Hood, ce sont les antagonistes de la série qui ont marqué les esprits.

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Cruels, fous à lier, sans pitié, les bad guys de Banshee nous ont offerts les plus belles scènes de combat vues à la télé ces dernières années. On pense à Proctor, le némésis de Hood dès les premiers épisodes, son infâme majordome Burton, plus teigneux et brutal que son maître, ou encore le terrible Chayton, un homme sans coeur, possédé d’une rage démoniaque.

Les films et les séries se mesurent souvent à la force de leurs méchants, qui passe par la qualité d’interprétation, les intrigues développées autour du personnage, et finalement une présence qui va jusqu’à éclipser parfois le héros. On peut alors en arriver à se dire, “ce mec a beau être un salaud, je n’ai pas envie qu’il crève”.

C’est exactement ce que Banshee a réussi à faire, proposant au fil des saisons une grande diversité et qualité dans ses “vilains”. Et ça, c’est assez jouissif.

Kai Proctor, le parrain

Avec ses cheveux blonds impeccablement bien coiffés, son air froid et calculateur et sa moue figée, l’acteur Ulrich Thomsen a réalisé un travail exceptionnel pour faire de Proctor le méchant ultime de Banshee.

Pratiquant des arts martiaux, capable de frapper des mannequins de bois jusqu’à s’en faire saigner les poings, l’ancien membre de la communauté Amish n’a peur de rien. Né dans la violence, il en fera son credo dans la vie. Un peu à la manière de Walter White, en plus dérangé, il est en quête de reconnaissance. Mais il sombrera définitivement à force d’ambition.

Finalement, Kai Proctor est peut-être le seul des méchants du show à avoir un petit coeur qui bat. En témoigne sa relation ambigüe avec Rebecca, son respect pour Hood, ou cette inconnue qu’il essaie de sauver pour se sentir moins seul, et qu’il finit par laisser partir.

Il se paiera même le luxe de mourir l’arme à la main avec une mitraillette Thompson. Une fin digne de Tony Montana et des plus grands bandits. Le badass ultime en quelque sorte.

Victimes connues : Christopher Hanson, Jim Cage, Lennox, Clay Burton
Style : observer sa proie depuis sa  Rolls-Royce Silver Shadow des années 70, puis attaquer
Technique secrète : lâcher Burton dès qu’il est contrarié

Clay Burton, le fidèle majordome

Le bras droit de Proctor nous a offert sans contestation possible les bastons les plus sanglantes et brutales de Banshee, voire LA scène de combat la plus violente de l’histoire des séries. Cruel, irascible mais loyal, Burton cache derrière sa paire de lunettes et son silence de Bernardo (10 répliques par épisode, c’est déjà beaucoup pour lui) une rage sans limite.

Amateur de musique classique, il arbore parfois un sourire flippant digne du Joker. Cet ancien martyr complètement barré aime s’autoflageller, et faire le ménage. L’homme est d’une propreté impeccable. On pourra au moins lui accorder cette qualité.

C’est dans un combat (un poil décevant pour le coup) contre Hood qu’il sera finalement vaincu. Dans les bras de Proctor, il retrouvera le calme si longtemps recherché, et lui avouera avoir tué sa nièce pour lui. Fidèle jusqu’au bout.

Victimes connues : Jeffrey Thompson, Jason Hood, Matt Sharp, Viho, Nola Longshadow, Rebecca Bowman, la liste des inconnus ferait pâlir celle d’Arya dans Game of Thrones
Style : s’il enlève ses lunettes, courez, courez vite
Technique secrète : l’arrachage de la trachée à une main

Mr. Rabbit, le papa vénère

Père de Carrie “Anna” Hopewell, c’est lui qui a formé Hood et sa fille aux techniques de cambriolage. Ce gangster ukrainien a causé de nombreux soucis à nos héros dans les deux premières saisons. Fou de rage lorsqu’il apprend que Hood a retourné sa fille contre lui, il débarque à Banshee pour prendre sa revanche.

C’est le genre d’ennemi insupportable par excellence, ceux dont on se dit qu’ils reviennent constamment d’entre les morts. Finalement, Carrie ayant échoué, il se donnera lui-même la mort d’une balle dans la tête., juste après s’être excusé auprès du couple déchu. Dans Banshee, tout est question de rédemption, surtout pour ses méchants.

Victimes connues : Yuri, lui-même
Style : placer ses pions, façon partie d’échec
Technique secrète : le broyage d’écureuil. Plutôt drôle pour un mec qui s’appelle “lapin”…

Chayton Littlestone, l’impitoyable

Si l’Albinos était carrément effrayant, à la fin de la saison 2 est apparu bien pire : Chayton Littlestone, un indien intégriste à la force herculéenne. Le leader de Redbones et de la tribu des Kinaho aura infligé à Hood sa pire des blessures en tuant celle qu’il aimait.

Les deux hommes se sont battus jusqu’à la mort. Hood est passé du côté obscur pour le vaincre en le torturant, et lui s’est vengé en canardant le commissariat de la ville, le Cadi. En résumé, et pour tous les adeptes de Banshee, la violence de la série a atteint son point culminant avec lui, dans une saison 3 dantesque qui a laissé les fans en PLS.

Chayton aura au moins permis aux fans de connaître le meilleur ascenseur émotionnel de la série. La première émotion, tragique, lors de l’exécution si soudaine de Siobhan. La deuxième, jouissive, lorsque Hood lui fait exploser la moitié du visage à coups de fusil à pompe.

Victimes connues : un lutteur, plusieurs marines, Siobhan Kelly, Vince Daniels, Lisa Marie
Style : tant que ça craque sous les mains, c’est tout bon
Technique secrète : le cassage de nuque

Declan Bode, le satanique

Nouvelle terreur de Banshee au cours de la saison 4, soupçonné à tort d’avoir sacrifié Rebecca Bowman, Declan Bode est un sataniste qui se prend pour l’élu de l’antéchrist. Accompagné de ses 4 boules sur le crâne, qui s’apparentent à des cornes, il arrache le coeur à de jeunes femmes dites pures.

L’agent du FBI Veronica Dawson (Eliza Dushku, Buffy contre les vampires), la nouvelle girl badass de la saison 4, à la dégaine très proche de celle de Jessica Jones, lui règlera son compte d’une balle dans la tête. De quoi faire de la place pour une cinquième corne.

Victimes connues : Meredith Coble, Amanda Crowley, Jill Francis
Style : à toutes les nouvelles lunes, quand le ciel est au plus noir
Technique secrète : arrachage du coeur à mains nues façon Indiana Jones et le Temple maudit

Calvin Bunker, l’ultime loser

D’abord présenté comme un père de famille aimant, presque élégant, le frère de Kurt dévoile rapidement sa véritable identité. Fatigué de ressentir le poids de la hiérarchie, Calvin laisser exprimer sa frustration de manière brutale et violente, allant de l’assassinat de son beau-père au viol de sa femme.

Au fur et à mesure que sa folie grandit, il souhaite s’emparer du lead de la fraternité néonazi, renversant Proctor au passage. Il échoue lamentablement et se fait remettre à sa place par le sénateur Mitchell. Honteux, seul et fou de rage, il se jette comme un chien sur son frère. Et, comme il l’avait prédit dans cette lutte canine, l’un des deux meurt. Une fois de plus, il est le grand perdant.

Victimes connues : son beau-père Randall Watts, son boss Martin Kim
Style : finir à moitié nu après un combat
Technique secrète : le pic de glace bien placé derrière la nuque

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L’Albinos, Nola Longshadow, Douglas Stowe, Hector Morales, Hondo, Alex Longshadow