Plaisir coupable : 90210, le remake stéréotypé qui en faisait (beaucoup) trop

Plaisir coupable : 90210, le remake stéréotypé qui en faisait (beaucoup) trop

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© The CW

La réponse West Coast à Gossip Girl

La scène culte : le pétage de plombs d’Annie

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Si la toute première saison du show était bourrée de mélodrames adolescents et embrouilles immatures, elle n’est rien en comparaison avec son season finale. Vendues d’emblée comme les pires amies-ennemies de la série, Naomi et Annie font passer leur rivalité un cran au-dessus dans un épisode cataclysmique (au moins). Lors de sa fête de fin d’année, organisée dans sa gigantesque villa, of course, la pimbêche blonde surprend son petit ami Liam en train de se rhabiller tandis qu’Annie est avec lui dans la même pièce.
Son sang ne fait qu’un tour : ni une, ni deux, Naomi décide d’afficher Annie devant tous ses convives. Ces derniers se mettent alors à la “basher” comme pas possible, n’hésitant pas à l’insulter et jeter le contenu de leurs classiques red cups au visage. Il n’en fallait pas plus pour la brune. Plus excédée que jamais, ne pouvant vraisemblablement compter sur le soutien de personne, elle se met à crier comme une hystérique. En une scène, Annie a su illustrer l’expression “péter les plombs” de la meilleure façon qu’il soit. Le plus drôle dans l’histoire ? Elle n’a même pas couché avec Liam.

Un pur plaisir coupable

En même temps, des intrigues soapesques et over the top, c’était ça le crédo de 90210. En l’espace de cinq saisons inégales, la série estampillée CW aura été un concentré de storylines déjà poncées dans bien d’autres teen dramas. Le faux demi-frère ? Les Frères Scott s’y sont déjà frottés. Un séisme vient chambouler la ville ? Newport Beach l’a fait. Une lycéenne chope un mec marié ? À ce niveau-là, Gossip Girl comme Veronica Mars ont osé cette histoire pas très légitime.
Pire encore, dans le revival de Beverly Hills, tous les archétypes sont recensés. La girl next door, la bitch au grand cœur, la bonne copine artsy… Tous ces clichés ambulants se sont donné rendez-vous sous le soleil californien. Bien évidemment, les protagonistes du show remplissent tous les critères de beauté escomptés avec des pecs saillants pour les garçons et des silhouettes filiformes pour les donzelles. D’ailleurs, la plastique des actrices principales avait fait jaser la presse US lors du lancement de la série, celles-ci étant tout bonnement soupçonnées d’anorexie.

En dépit de ses nombreux travers et son côté fac-similé d’autres séries pour ados, 90210 se laissait très facilement regarder. Les coucheries des personnages étaient ô combien divertissantes et leurs histoires d’amour faisaient parfois leur petit effet. On pense notamment à la romance tire-larmes entre Ivy, la surfeuse bobo, et Raj, le skateur atteint du cancer. Une sorte de Nos Étoiles contraires avant l’heure, avec moins de budget. Puis la série nous avait fourni quelques habitudes, comme celle de s’attendre aux narines de Naomi qui se gonflent à chaque fois qu’elle s’énerve, tel le dragon de Shrek.
N’oublions pas les instants WTF de 90210, à l’instar d’Adrianna qui explore sa sexualité avec la fille de Bruce Willis ou encore Naomi qui se prend la tête avec Kim Kardashian en personne. Mention spéciale aux évolutions capillaires de Silver (gros pincement au cœur pour sa coupe garçonne orange fluo). Snobée par les cérémonies (même les Teen Choice Awards, c’est dire), la série n’a jamais été un carton d’audience et a connu une mort à petit feu. Bien qu’elle soit loin d’être innovante, 90210 remplit tous les critères d’un plaisir coupable en puissance. Et en cette période estivale, on ne demande pas mieux.