Le petit add-on, qui pioche dans le code de la page Facebook, génère des étiquettes pour vous informer de ce que l’algorithme du réseau social perçoit.
À voir aussi sur Konbini
Chaque année, l’algorithme de reconnaissance d’image de Facebook progresse, gavé de toujours plus de données et doté d’une puissance d’analyse toujours plus importante. Visages, animaux, formes, couleurs… DeepMask, SharpMask, et MultiPathNet, le trio de programmes mis en place en 2016, est devenu réellement impressionnant. Au point que certaines fonctionnalités du réseau social basées sur l’identification biométrique, comme “Moments”, sont indisponibles en Europe car interdites par la justice, qui les considère comme de la collecte illégale de données biométriques. Toujours pas convaincu des capacités du logiciel ? Désormais, une simple extension Chrome vous en montre toute l’étendue.
L’extension bidouillée par le développeur Adam Geitgey, mise en ligne le 2 janvier, fonctionne de manière extrêmement simple : comme l’explique NextImpact, l’application se contente de plonger dans le code html de la page qui correspond à votre photo et d’en ramener les tags émis par l’algorithme de Facebook. Lorsque l’extension est activée, ces tags apparaissent sous forme d’étiquettes sur la photo, et vous pourrez ainsi réaliser que Facebook sait que vous avez un chien, quel type de voiture vous possédez, si vous être en train de faire un jogging ou si l’enfant que vous tenez dans les bras est bien le vôtre.
Une quantité d’informations accessibles
Pour Adam Geitgey, l’objectif de l’application est avant tout de sensibiliser le public sur la quantité d’informations déduite par Facebook de chaque photo postée. En fournissant des exemples variés sur son dépôt GitHub, le développeur nous permet de constater que l’algorithme Facebook reconnaît plus de choses lors des scènes d’extérieur ou dans les lieux publics, voire lorsqu’il y a de la nourriture sur les photos. Ce qui est parfaitement normal : plus un environnement est partagé, plus Facebook possède de sources pour l’analyser. À l’inverse, votre petit chez vous est encore (relativement) protégé des intrusions.
De même, pas étonnant que l’algorithme ait une prédilection pour les photos de vous dans des lieux publics, et plus encore dans des lieux de divertissement : si, pour le moment, les tags générés par l’algorithme sont parfaitement inoffensifs, gardez toujours à l’esprit que la principale source de revenus de Facebook est la monétisation de vos données personnelles, notamment par leur vente à des régies publicitaires. Comme l’explique Adam Geitgey : “Rien ne les empêche de les utiliser pour vous montrer des publicités basées sur vos photos, même si un autre utilisateur a envoyé la photo sans vous taguer directement.” Pour télécharger l’extension Chrome, ça se passe par ici, à deux conditions : autoriser le mode Développeur et mettre Facebook en anglais.