Je suis, c’est le titre d’une œuvre “invisible” et impalpable signée Salvatore Garau, un artiste italien de 67 ans qui a voulu repenser notre manière d’aborder et de percevoir l’art. Ce travail artistique quelque peu hors du commun s’est vendu aux enchères pour 15 000 euros ; seul un certificat d’authenticité a été livré à l’acheteur·se.
À voir aussi sur Konbini
Ce projet immatériel est supposé être “exposé” dans un espace carré d’1,5 mètre. Habitué à créer des sculptures intangibles et “vides” (comme son Bouddha en contemplation, exhibé à Milan en février 2021), Garau n’a dupé personne : il a toujours été transparent sur le fait que son œuvre n’était pas tangible et physiquement existante.
Face à Je suis, le public peut projeter l’image qu’il souhaite, dans son esprit. Est-ce que le matériel fait l’œuvre d’art ? Est-ce que l’œuvre d’art peut être une projection, une pensée ? Selon le public, cette œuvre devient protéiforme, même si elle n’est pas apparente, selon l’artiste, qui compare sans pression ce projet à Dieu : “Ne donnons-nous pas forme à un Dieu que nous n’avons jamais vu ?”