Qui se souvient de Où est Spot, mon petit chien, cette saga de livres pour enfants ? Avec le temps, “Spot” est devenu le nom d’un petit robot dont l’apparence rappelle facilement votre canidé de compagnie. Perché sur ses quatre pattes, Spot est mignon, agile, et obéit au doigt et à l’œil. Mais Spot peut aussi tuer.
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C’est ce que veut dénoncer MSCHF, un collectif d’artistes new-yorkais·es. Abréviation de “mischief” (“espièglerie” en français), le groupe est spécialisé dans le trolling créatif et numérique. Sa plus récente création, Spot’s Rampage, visait à sensibiliser de façon ludique aux dangers de Spot.
Capture d’écran du site spotsrampage.com
Le principe était simple : le robot quadrupède déambulait dans une galerie d’art, équipé d’un pistolet de paintball. Filmé en direct sur une plateforme, son contrôle passait aléatoirement aux mains d’internautes connecté·e·s sur le site. Ces dernier·ère·s avaient alors deux minutes pour lui faire faire absolument tout ce qu’il était possible de réaliser dans cet espace, en le commandant depuis leur smartphone et selon leurs envies… Le robot s’est rapidement mis à détruire et recouvrir de peinture les œuvres d’art qui l’entouraient.
Le robot-chien a été renommé “MSCHF Dynamics”, faisant allusion au célèbre fabriquant Boston Dynamics… qui n’a d’ailleurs pas du tout apprécié la référence. L’entreprise de robotique s’est récemment fendue d’un tweet condamnant fermement l’action du collectif d’artistes. Elle y argue que “cette forme d’art dénigre complètement Spot et son impact positif sur notre quotidien”.
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En décembre 2019, le fondateur et directeur général de Boston Dynamics, Marc Raibert, avait affirmé au Wall Street Journal que la commercialisation de Spot visait les secteurs de l’industrie et de la construction. Pourtant, si ce robot a toujours été présenté comme le nouveau meilleur ami de l’homme, il est source d’inquiétude pour beaucoup.
Un modèle similaire a déjà été aperçu en train d’assister la police américaine lors d’une prise d’otage dans le Bronx. Le New York City Police Department s’était en effet équipé du “Digidog”, lui aussi produit par Boston Dynamics… Un scénario qui rappelle étrangement “Metalhead”, cet épisode glaçant de Black Mirror.
Tous ces exemples appuient les dires du collectif MSCHF sur les risques d’une militarisation de Spot. “Lorsque les chiens de guerre pilotés à distance seront devenus monnaie courante, la race humaine sera la grande perdante. Quand ces robots deviendront les acteurs incontournables de l’armée, nous découvrirons tous une nouvelle forme de peur : celle d’un oppresseur qui peut appuyer sur la gâchette sans même avoir besoin d’être là.”