Sur la dernière couverture du TIME, le visage du président russe et celui du président américain se mélangent, façon “face swap”. Une voltige artistique hautement politique, qu’on pourrait appeler “Trumpoutine”.
À voir aussi sur Konbini
À qui appartiennent ce regard bleu acier, cette bouche boudeuse et ces tempes dégarnies ? La nouvelle trouvaille du TIME, pour aborder la politique étrangère de Donald Trump, nous invite à faire attention aux détails. Un petit jeu de qui est qui, ou plutôt de qui roule pour qui, à l’heure où Donald Trump s’embourbe dans une polémique fustigeant son accointance avec le locataire du Kremlin.
Le 16 juillet, lors du sommet d’Helsinki, le président Trump a refusé de reconnaître, et donc de condamner, une quelconque ingérence russe dans les élections américaines de 2016, dévoyant les conclusions de ses propres services de renseignement. La déclaration fait l’effet d’une bombe outre-Atlantique : Trump est accusé au mieux de faiblesse, au pire de trahison, de chaque côté de l’échiquier politique américain.
Après avoir plaidé une erreur de prononciation, Donald Trump est tout bonnement revenu sur ses propos le 18 juillet, tenant cette fois-ci Vladimir Poutine comme “personnellement responsable” de l’ingérence russe. Et de déclarer : “Aucun président n’a été aussi ferme que moi sur la Russie.”
TIME’s new cover: Trump wanted a summit with Putin. He got way more than he bargained for https://t.co/sUu9gGKmmP pic.twitter.com/qq6iOjlis1
— TIME (@TIME) 19 juillet 2018
La nouvelle couverture du TIME : Trump voulait un sommet avec Poutine. Il a obtenu bien plus que ce qu’il avait négocié.
Spécialiste du morphing
Le photomontage, révélé le 19 juillet, est signé Nancy Burson, classée par le magazine américain parmi les 100 photographes les plus influents de tous les temps. Spécialiste du morphing — c’est l’auteure de la Human Race Machine qui permet de moduler un visage selon différentes ethnies —, elle a notamment développé le logiciel vieillissant aujourd’hui utilisée par le FBI pour rechercher les enfants disparus.
“Mon travail a toujours permis aux gens de voir les choses différemment”, analyse l’artiste pour le TIME. Le but de sa dernière œuvre est similaire : aider le public à “s’arrêter et réfléchir” aux similitudes entre les deux leaders.
Numéro à paraître le 30 juillet 2018 aux États-Unis.