Trois sculptures détruites par les djihadistes ont été restaurées

Trois sculptures détruites par les djihadistes ont été restaurées

Image :

© Waleed Al-Akidi/AFPTV/AFP

photo de profil

Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le

Des djihadistes ont tiré et attaqué à la pioche les antiquités de la cité de Hatra, vieille de plus de 2 000 ans.

Une cérémonie s’est tenue sur le site archéologique classé au patrimoine mondial en péril de l’Unesco, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Mossoul, ancienne “capitale” des djihadistes reconquise en 2017 par les forces irakiennes. La sculpture d’un buste grandeur nature, d’inspiration romaine, mais aussi des visages sculptés au mur du grand temple près d’une arche ont été révélés aux médias.

À voir aussi sur Konbini

“L’EI a détruit tout ce qui était important dans cette cité”, confie à l’AFP un haut responsable des Antiquités, Ali Obeid Sholgham. Ces pièces ont été “brisées et arrachées de leur place, on a retrouvé les fragments aux quatre coins du site”, indique Khair al-Din Ahmed Nasser, chef des Antiquités de la province de Ninive.

“Nous avons récupéré certains morceaux. Il y avait des fragments manquants, ils ont été remplacés par le même type de pierre”, a-t-il ajouté. Située dans une région désertique, la cité de Hatra, construite au IIe ou IIIe siècle avant notre ère, était un important centre religieux et commercial sous l’empire perse des Parthes.

Elle était dotée d’imposantes fortifications et abritait de magnifiques temples, associant architecture grecque et romaine à des éléments d’origine orientale. L’EI avait publié une vidéo en 2015 montrant ses combattants détruire les sculptures des murs d’un bâtiment à Hatra, leur tirer dessus et s’attaquer à une statue avec une pioche.

Les travaux de restauration ont été menés par des expert·e·s irakien·ne·s en collaboration avec l’ISMEO, l’Association internationale d’étude de la Méditerranée et de l’Orient (institution italienne) grâce à un financement d’ALIPH, l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine.

D’autres pièces sont en cours de rénovation, selon M. Nasser. Les djihadistes ont filmé des exactions similaires au Musée de Mossoul et, en Syrie voisine, à Palmyre. Après sa montée en puissance en 2014 et la conquête de vastes territoires en Irak et en Syrie, les djihadistes ont été mis en déroute par des offensives lancées dans ces deux pays. Les forces irakiennes ont proclamé leur victoire fin 2017.

Les antiquités irakiennes ont été pillées depuis des décennies à la faveur des multiples conflits qui ont déchiré le pays, notamment après l’arrivée des djihadistes de l’EI qui se sont adonnés à ce juteux trafic pour renflouer leurs caisses, mais aussi après l’invasion états-unienne de 2003.

Konbini arts avec AFP.