Le groupe Condé Nast vient d’annoncer qu’il ne collaborerait plus avec le photographe.
À voir aussi sur Konbini
Suite à l’affaire Harvey Weinstein et au mouvement #MeToo, il semblerait que les choses commencent à changer, doucement mais sûrement. La prise de parole des actrices d’Hollywood a eu des répercussions bénéfiques dans d’autres domaines que l’industrie du cinéma puisqu’il semblerait que les médias commencent aussi à balayer devant leur porte, en décidant de boycotter le photographe de mode Terry Richardson, accusé de nombreuses agressions sexuelles.
En effet, comme l’explique le quotidien britannique The Telegraph, Condé Nast, qui possède des médias particulièrement influents tels que The New Yorker, Vogue, GQ ou Vanity Fair, a envoyé lundi 23 octobre un e-mail interne pour annoncer aux collaborateurs de l’entreprise que le groupe ne travaillerait plus avec le photographe :
“Tout shooting qui aurait été planifié ou effectué mais pas encore publié doit être supprimé ou remplacé par d’autres contenus. Merci de confirmer que cette mesure sera immédiatement prise en compte. Merci de votre soutien.”
Le photographe, connu pour ses photographies sexuellement explicites, régulièrement qualifiées de “porno chic” par le monde de l’art et des médias, a été accusé à plusieurs reprises de violences sexuelles sur ses modèles, chose qu’il a toujours niée :
“Je n’ai jamais utilisé une offre de travail ou une menace de réprimande pour contraindre quelqu’un à faire quelque chose qu’il ne voulait pas faire.”
Malgré ces accusations, Terry Richardson continuait à être encensé dans le monde de la mode et signait de nombreuses couvertures de médias influents, en toute décontraction. Comme le souligne très justement Slate, le photographe s’autorisait même à déclarer au New York Post en 2013 : “Enfant, j’étais timide. Aujourd’hui, je suis un mec puissant avec une trique qui domine toutes les filles.”
L’affaire Weinstein a permis à de nombreuses femmes de prendre la parole et de dénoncer les violences sexistes et sexuelles auxquelles elles doivent faire face quotidiennement. Le milieu de la mode est particulièrement sclérosé par ce sexisme ambiant et les scandales sont nombreux — nous pouvons nous rappeler celui de David Hamilton accusé de pédophilie. Si la réaction des groupes médiatiques arrive malheureusement tard, laissant la possibilité à ce présumé agresseur sexuel de traumatiser bon nombre de modèles, il est appréciable de voir que les choses changent.