Une série à l’esthétique soignée qui dresse un portrait plus vrai que nature des “Américaines moyennes”.
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Il est loin le temps des vulgaires poupées gonflables. Si leur fonction est toujours la même, les sex dolls ont beaucoup évolué ces dernières années. Les hommes sont de plus en plus nombreux à les voir autrement que comme de simples jouets sexuels. Un sondage réalisé cette année révèle d’ailleurs que les hommes se tournent désormais vers les poupées en silicone pour combler le vide qu’ils ressentent dans leur vie sociale. Ils interagissent avec elles et les perçoivent comme un vrai soutien d’un point de vue émotionnel. Certains d’entre eux vont même jusqu’à les épouser…
Ce phénomène a inspiré la photographe new-yorkaise Stacy Leigh, qui a imaginé une série intitulée Average Americans (That Happen to Be Sex Dolls) (“Les Américaines moyennes, qui s’avèrent être des sex dolls”, en français). Le sentiment de malaise suscité par les robots et autres humanoïdes, théorisé sous le nom de “vallée dérangeante” est prédominant dans cette série.
Les photographies de Stacy Leigh mettent en scène une variété de poupées sexuelles très réalistes de manière relativement théâtralisée. Le but étant toujours de raconter une histoire, en plaçant la poupée au cœur de la photo, comme le serait un humain. Sur son site, Stacy Leigh explique :
“Je pense que parfois, il se passe quelque chose quand on regarde une poupée très réaliste et de taille humaine. Que ce soit en vrai ou en photo, un sentiment prédomine. Elles semblent tellement vivantes, tout en étant si immobiles. Cela met mal à l’aise.
On se sent dégoûté et empathique en même temps. Mais je pense qu’une fois qu’on met de côté le fait que ce sont des objets sexuels, on a tendance à ressentir une étrange connexion humaine.”
Dans une interview pour Vice, Stacy Leigh admet que la plupart des mises en scène qu’elle a choisies sont inspirées de ses propres expériences :
“J’ai vécu une adolescence plutôt agitée à Brooklyn… J’allais en boîte, je prenais de la drogue… Je menais ma petite vie. Au bout d’un moment, j’ai grandi, je suis partie travailler à Wall Street, et je me suis mariée. On peut dire que j’utilise les poupées pour raconter mon histoire, je mets en scène ce que je connais. Je suis une Américaine moyenne.”
Au vu de certaines photos, on peut se dire que la photographe a eu une drôle d’adolescence pour une “Américaine moyenne”… Stacy Leigh a acheté sa première poupée en 2004, et elle en possède maintenant 12. C’est au fil de ces différents achats qu’elle s’est rendu compte que ces poupées sont bien plus que de simples objets sexuels pour certains : “Je voulais montrer les poupées de la façon dont les hommes qui les aiment les voient. Je voulais les humaniser.”
Stacy Leigh a aussi réalisé une série de photos appelée Little Hussies, qui met en lumière le côté sauvage des poupées Barbie, que vous pouvez découvrir sur son site. Vous pouvez également la suivre sur Instagram.
Traduit de l’anglais par Sophie Janinet