“Cela ne sert strictement à rien. Pire, cela l’abîme”
Le magazine GQ est parti à la rencontre d’Églantine Aubry, spécialiste et photographe qui officie à la boutique Impossible Project à Paris. Elle explique qu’il ne faudrait pas secouer ses tirages :
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“Non, il ne faut pas, cela ne sert strictement à rien. […] Pire, cela l’abîme. Lorsque vous secouez, cela tord la photo, provoque une tension dans la chimie entrainant la création de vagues en bas et une mauvaise répartition sur l’ensemble du film. Il faut donc poser la photo, idéalement pas en plein soleil et pas au froid. Et attendre.”
Si ce mouvement est totalement contre-productif, pourquoi les gens continuent-ils à agiter de manière compulsive leurs images ? Églantine Aubry raconte qu’au début des années 1950, les premiers appareils type Polaroid révélaient des photos dans des petites enveloppes noires à ouvrir une fois qu’elles étaient développées. La photographie était collante et humide, il fallait alors l’agiter pour la sécher. Au milieu des années 1960, la première dame des États-Unis (Mme Johnson, femme de Lyndon B. Johnson) aurait demandé à Edwin Land, fondateur de Polaroid, de trouver un système qui ne produise pas de déchets car les parcs étaient déjà pollués par de nombreux papiers. L’inventeur aurait donc créé le système actuel qui ne nécessite aucune action si ce n’est de patienter un peu.
“Tous les gens habitués au Pola ont continué à faire le geste de séchage, de manière presque naturelle. Alors que cela n’accélère pas la visibilité de la photo.”
Une anecdote intéressante pour une véritable innovation écologique. Vous pourrez dorénavant briller en société lorsque l’un de vos proches agitera sa photo. De rien.