Pour donner une autre représentation des décolletés, la blogueuse Chidera Eggerue a lancé le hashtag #SaggyBoobsMatter.
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Sujets aux nombreuses injections à la perfection, les corps des femmes sont régulièrement critiqués et les standards de “beauté” communément admis sont souvent inatteignables. Ainsi, de nombreuses femmes fatiguées de voir leur anatomie surveillée ont décidé de se libérer de ces pressions, en lançant le body positivism : un mouvement qui prône la diversité, l’acceptation et l’amour de son corps. Les hashtags ont donc fleuri sur le net #BoPo, #FreeTheNipples, #AcnePositivity, afin d’aider de nombreuses femmes – mais aussi des hommes – à s’aimer.
Récemment, la blogueuse Chidera Eggerue a fait naître sur les réseaux sociaux le nouveau mot-dièse #SaggyBoobsMatter – “les seins qui tombent comptent”, en français – afin d’inciter les femmes à accepter leur poitrine, même si cette dernière ne ressemble pas aux décolletés affichés dans les magazines. En effet, s’il existe une multitude de poitrines différentes, de toutes tailles et toutes formes, les représentations dans les médias et les œuvres culturelles sont toujours les mêmes : on ne voit quasiment que des seins jeunes, fermes, intacts, blancs, symétriques, aux petits tétons et mamelons bien dessinés.
how to style saggy boobs: a tutorial
— THE SLUMFLOWER (@theslumflower) 11 octobre 2017
step 1 - wear the damn outfit.
step 2 - remember not to care. we are all dying. #SAGGYBOOBSMATTER pic.twitter.com/tnqM6ttl1O
Ces images sont pourtant bien loin d’être le reflet du corps de la plupart des femmes. C’est donc pour proposer d’autres références que Chidera Eggerue a décidé de poster une photo de son décolleté plongeant, revendiquant avec fierté sa poitrine en gants de toilette. La jeune femme explique à Buzzfeed :
“Le fait d’aller chez Marks & Spencer [en tant que jeune ado] pour acheter des soutiens-gorge m’a fait me rendre compte que quelque chose n’allait pas dans la façon dont le monde voit le corps des femmes.
Sur l’emballage, il y avait toujours une photo d’une femme blanche avec des seins bien fermes, et pourtant quand j’essayais le même soutien-gorge à ma taille, mes seins ne ressemblaient pas à ceux du modèle en photo.”
Le complexe de nombreuses adolescentes
La jeune explique aussi qu’adolescente, elle a très longtemps été complexée par sa poitrine, et qu’elle n’attendait qu’une chose : être majeure pour se refaire faire les seins. Fatiguée d’être si dure avec elle-même, elle a finalement réussi à accepter son corps, et n’a pas hésité à partager des photos d’elles pour inviter de nombreuses femmes à faire pareil. Un geste qui n’a pas été du goût de tout le monde, puisque la jeune femme a reçu de nombreux commentaires insultants :
“En créant le mouvement #SaggyBoobsMatter, j’ai pu aider des femmes à parler clairement de leurs propres complexes physiques – particulièrement les femmes minces qui ne savent pas vraiment où se placer dans le mouvement body positive.
Dans l’ensemble, je pense que le mouvement a été accueilli avec beaucoup de sarcasme et d’injures par les hommes et par quelques femmes désorientées, ce qui ne m’étonne pas […] Ça m’inquiète beaucoup, car d’autres femmes qui me ressemblent voient certaines de ces réponses horribles ; maintenant, elles se sentent sans doute encore moins à l’aise dans leur corps lorsqu’elles voient le vitriol que je reçois parce que je me montre.”
Malgré ces quelques trolls, le mouvement a eu de nombreuses répercussions positives sur les réseaux sociaux, et plusieurs centaines de femmes n’ont pas hésité à publier aussi des photos de leur poitrine.