Qui est Mimosa Echard, l’artiste qui a remporté le prix Marcel-Duchamp 2022 ?

Qui est Mimosa Echard, l’artiste qui a remporté le prix Marcel-Duchamp 2022 ?

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© Hugues Lawson-Body

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Par Donnia Ghezlane-Lala

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La plasticienne Mimosa Echard a été récompensée pour une installation représentant un "tableau liquide".

Mimosa Echard a remporté le prix Marcel-Duchamp 2022 grâce à une installation sous forme de “tableau liquide”. Créé en 2000, le prix Marcel-Duchamp a à cœur de mettre en avant la jeune scène artistique française. Pour la troisième année consécutive, le prix a salué le travail d’une artiste, succédant à Kapwani Kiwanga récompensée en 2020 et à Lili Reynaud-Dewar qui le fut en 2021.

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L’installation de l’artiste récompensée présente une large fenêtre sous la forme d’une image vivante, brouillée par un filtre transparent, qui se meut en continu et donne à voir d’autres images aléatoires, comme de la dentelle plastique, des lumières ou des cils, rapporte Le Monde.

“C’est un tableau liquide, mais aussi une image cryptée, un espace inaccessible ou une chambre […]. C’est une sorte de machine lacrymale, de fontaine d’urine en boucle […], une circulation de fluides corporels à l’infini”, explique l’artiste dans une vidéo.

Cette édition voyait également nommé·e·s Giulia Andreani pour ses récits de femmes et figures historiques, Iván Argote pour ses performances et installations autour de la mémoire et de l’oubli, et Philippe Decrauzat pour son travail autour de l’image, de la création et des phénomènes optiques. Les œuvres des quatre artistes seront exposées au centre Pompidou jusqu’au 2 janvier 2023.

Créatrice “d’écosystèmes hybrides”

Née à Alès, Mimosa Echard aime créer des “écosystèmes hybrides”, rapporte la galerie Chantal Crousel, qui la représente. Vivant aujourd’hui à Paris, la plasticienne – qui a déjà été exposée au Palais de Tokyo dans la capitale ou à la Collection Lambert à Avignon – explore les thèmes du “vivant” et du “non-vivant”, “de l’humain et du non-humain”, et comment les deux cohabitent.

“Ses œuvres explorent des zones de contact et de contamination entre des objets organiques et des objets de consommation, des éléments que nos conventions culturelles peuvent percevoir comme ambivalents, voire contradictoires”, décrit la galerie à propos de l’artiste diplômée de l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris.

Les œuvres d’Echard sont composites, interlopes et se présentent souvent sous la forme d’installations mêlant différents matériaux comme “des plantes médicinales collectées dans son jardin ou auprès d’habitants de son village natal”, “des produits cosmétiques”, “des composants électroniques”, “des feuilles de cuivre”, “des chaînes métalliques” ou “des noyaux de cerise, du lichen et des coquilles d’escargot”. Toujours, la “relation secrète” entre ces objets, ces formes et ces matières se fait à travers le regard du public. Si tout semble hétérogène en premier lieu, tout finit par faire sens et s’assembler.