Ce dimanche 4 décembre, un collectif de militantes iraniennes a investi le Met Museum afin de mettre en lumière les meurtres et oppressions du gouvernement iranien. Le collectif Woman Life Freedom NYC, une “association indépendante visant à amplifier de façon fidèle les voix des personnes qui vivent en Iran”, a organisé un “die-in”, l’équivalent d’un “sit-in”, sauf que les participantes étaient allongées sur le sol, yeux clos.
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Vêtues de T-shirts blancs maculés de faux sang (et parfois décorés d’un arc-en-ciel LGBTQIA+), les militantes mimaient la mort à côté de pancartes rapportant les atrocités vécues par les Iraniennes : “Je filmais les manifestations et ils m’ont tuée” ; “Ils m’ont tuée parce que je suis Baha’i” ; “J’avais 10 ans et plein de rêves et ils m’ont tuée” ; “J’ai été tuée dans un nettoyage ethnique dans le Balouchistan” ; “Ils m’ont violée et tuée dans la prison de l’État islamique”.
Réalisée au milieu de l’un des musées les plus fréquentés du monde et partagée sur les réseaux sociaux, la performance visait à mettre sous les yeux du monde les sévices infligés aux Iraniennes et la situation du pays. “Nous vous demandons de regarder et écouter ce qui se déroule en Iran. On vous demande d’amplifier leur voix. Nous vous demandons de partager leurs histoires. Nous vous demandons de montrer à ce régime brutal que le monde le regarde encore. Jusqu’à ce que nous soyons libres”, écrit le collectif sur Instagram.
À la suite de la mort de Mahsa Amini, jeune femme tuée le 16 septembre dernier “après son arrestation pour ‘port de vêtements inappropriés’ par la police des mœurs, chargée de faire respecter le code vestimentaire strict dans la République islamique“, de nombreux soulèvements de soutien ont été organisées en Iran et à travers le monde. Depuis, le pays est agité par de nombreuses manifestations, dangereuses pour celles et ceux qui osent y prendre part.
Ce week-end, la nouvelle de l’abolition de la police des mœurs en Iran avait été relayée sur les médias. Une info démentie par des Iranien·ne·s, informant qu’il s’agissait là d’une fake news du gouvernement visant à apaiser les tensions à l’intérieur du pays et pour l’œil étranger. Sans confirmation de la suspension de la police des mœurs, l’attention tournée vers le pays ne doit pas faiblir et nombre d’activistes tentent de s’en assurer, à l’image de Woman Life Freedom NYC ou d’artistes comme Zehra Doğan.