Des photos détournées de seins pour défier la censure d’Instagram

Des photos détournées de seins pour défier la censure d’Instagram

Image :

© Taboob

Le projet "Taboob" cherche à défier les codes du réseau social, avec toutes sortes de photos détournées de seins.

À quel moment Instagram censure-t-il un téton ? S’il y en a un ou plusieurs ? S’il est à moitié caché ou écrasé par des doigts ? Si la peau est blanche ou noire ? Une chose est sûre, c’est quand ce sont des tétons féminins.

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C’est à ces questions qu’ont voulu répondre le directeur artistique Jasper Declercq et la photographe Noortje Palmers, tout en s’amusant un peu avec l’algorithme du réseau social. Taboob veut découvrir ce qui fait un sein, un sein, et quand, selon Instagram, un sein n’est plus un sein”, expliquent les deux Belges.

Leur compte a été lancé au début du mois de juillet. Deux jours après, Instagram le supprimait totalement, puis, il est finalement revenu d’entre les morts numériques. On y retrouve pour le moment 33 publications. Au total, le duo prévoit d’en poster 75.

“L’algorithme d’Instagram est conçu pour bloquer les seins féminins nus. Mais qu’est-ce qui le déclenche ? Est-ce qu’Instagram verrait toujours un sein si le téton était étiré comme un nez de Pinocchio ? Écrasé comme un sandwich ? Ou caché sous une couche de glace ?”, peut-on lire sur leur site.

Sur le site de Taboob, on peut donc voir une réplique du compte Instagram, avec les photos qui ont été censurées par le réseau. Ceux qui ne passent pas : un téton écrasé avec les doigts, des seins multipliés sous forme de montagnes ou encore un téton entouré de cheveux. En revanche, Instagram ne reconnaît pas un téton pris en sandwich entre deux tranches de pain, et un sein recouvert par de l’aluminium ou des tranches de citron.

Des seins sous toutes leurs formes 

“Instagram a un ordinateur qui étudie de nombreuses photos afin de pouvoir identifier un sein – ce processus s’appelle l’apprentissage automatique. C’est donc un robot qui décide si une photo doit être retirée ou non”, explique Jasper, interrogé par Vice. Et la censure d’Instagram a révélé des aspects assez étonnants : “Ce sont d’abord les seins blancs qui ont été retirés. Tous les seins bruns étaient encore en ligne. Comme si leur standard était une poitrine blanche.”  

Sans devenir le compte étendard du mouvement #FreeTheNipple, les deux artistes s’amusent à défier les règles d’Instagram, et espèrent offrir une diversité de seins, pour contrebalancer avec les images de corps lisses, parfaits et irréalistes qui pourrissent le réseau.

J’espère juste qu’une action comme Taboob rendra ces règles plus flexibles”, affirme Noortje. Après le compte Instagram, Taboob deviendra une exposition, à l’automne à Anvers, où les bénéfices des achats des photos reviendront à la recherche contre le cancer du sein.