En posant en jupe à sequins, Frank Ocean innove dans l’univers très codifié du rap et R’n’B.
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Pour l’édition hivernale du magazine berlinois 032c – titre de presse pointu, spécialisé dans la mode –, l’équipe éditoriale a choisi de mettre à l’honneur Frank Ocean, en faisant poser l’artiste en première de couverture. Connue aussi bien pour ses mélodies entêtantes que pour son engagement dans la cause LGBTQ+, la star américaine du hip-hop a été plutôt discrète ces derniers mois, mais revient sur le devant de la scène médiatique à travers un shooting particulièrement léché.
Photographié par la grande Petra Collins, Frank Ocean prend la pose en extérieur, dans le jardin d’une maison cossue du New Jersey. Si la principale source lumineuse est évidemment le soleil, on observe sur le profil gauche de l’artiste, de jolis reflets dorés, qui nous laissent imaginer que la photographe a décidé d’ajouter un projecteur pour mieux dessiner sa lumière.
Côté stylisme, assuré par Mel Ottenberg, connu pour habiller Rihanna, Frank Ocean casse les codes, puisqu’il porte une jolie jupe pailletée bleu turquoise de la marque Comme des Garçons. Une manière de briser les injonctions à la virilité et de montrer que oui, un homme peut porter une jupe à paillettes s’il le souhaite. Un choix osé dans le domaine du hip-hop, connu pour être particulièrement macho et peut tolérant face à ce genre d’excentricité, même si d’autres artistes à l’instar de Young Thug, au look gender-fluid, qui porte régulièrement des robes et du vernis à ongles, ouvrent aussi de nouvelles voies
Le reste du shooting s’inscrit dans la même lignée : plein de douceur et poésie, on découvre un Frank Ocean sensible. Bien loin de l’iconographie visuelle habituelle des rappeurs, Frank Ocean revendique son côté poetic lover et fait avancer, à sa manière, les codes bien établis de notre société.