Le photographe français Yohan Terraza nous livre sa vision poétique de la nuit à travers des images de ciel étoilé capturées en pleine nature.
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Yohan Terraza s’inspire de l’atmosphère nocturne à travers sa série La Nuit, un travail en quatre actes régulièrement nourri par ses explorations personnelles, aussi bien au milieu des paysages impressionnants de Gironde que ceux de Californie.
Étoiles et rêverie
Explorer et contempler, c’est ce que fait Yohan Terraza, un jeune esthète qui a toujours soif d’aventures et qui considère le jour comme une “piètre routine”. Il a pensé sa série à partir d’une citation de Victor Hugo, extraite de son poème “La Nuit” : “Maintenant nul bruit n’ose éclore ; Tout s’enfuit, se cache et se tait.” Au milieu de décors épurés et d’une sensation d’immensité, de la côte ouest française à la west coast américaine, il capture un homme au cœur d’une nuit et d’un ciel étoilé.
Son ciel paraît surréaliste : on y voit des nébuleuses, on devine des constellations et on ressent le cosmos. Avec une lampe torche, il éclaire souvent une partie du paysage pour un résultat relevant de la science-fiction. On a parfois l’impression que des aliens emportent cette figure humaine récurrente à bord de leur vaisseau spatial.
En quatre actes, son but est de proposer une étude personnelle et une exploration exhaustive de la nuit. Pour le moment, il continue de compléter ses deux premiers actes : “Explore” et “Contemplate”. Avec beaucoup de poésie dans ses mots, Yohan nous explique : “Tout est histoire de bruit, de silence et d’absence. La nuit me parle de souffle, de silence et du bruit des étoiles avec une noirceur bien à elle et m’offre une place parmi cette coda de nébuleuses.”
Souvenir d’enfance
Derrière ce projet, il y a tout un imaginaire d’enfant. Yohan nous confie un souvenir d’enfance qu’il considère être à l’origine de tout :
“Il me semble que la première fois où j’ai réellement “vu” la nuit, je devais avoir 7 ans. Mon père m’emmenait au vidéo-club non loin de la maison, où je louais souvent les mêmes films et un en particulier : L’histoire sans fin, sorti en 1984 au cinéma. Ce film raconte la vie d’un enfant rêveur, harcelé par ses camarades de classe et qui aimait se réfugier dans les livres et les histoires. Il y avait dans ce film un je-ne-sais-quoi de fascinant pour l’enfant que j’étais, plus encore pour celui que je suis devenu.”
À travers ses photos, il a voulu rendre compte de cette aventure épique variée et longée de hauts et de bas, avec des paysages qui appellent à la contemplation et l’idée de la perte d’un être cher (qu’on peut voir dans cette figure humaine). Il nous décrit un extrait du film où le sol se retrouve éclairé comme en plein jour, à l’image de quelques clichés qu’il a réalisés, pour révéler une voûte céleste, sans lune.
Au cours de ses nombreux voyages, il se rend compte qu’il n’avait pas pris conscience que ce film l’inspirait à ce point dans ses travaux. Il souhaiterait que cette série plonge son spectateur dans une plénitude et un émerveillement comme le petit garçon qu’il était à l’époque où il regardait ce film.