Phenomena Book est un livre sur les croyances et les expériences paranormales liées aux extraterrestres. Derrière ce projet, trois photographes fascinés par le phénomène des ovnis.
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Au cœur des croyances les plus absurdes et des mythes sur les aliens, trois photographes se sont approchés des personnes qui assurent avoir rencontré des extraterrestres ou aperçu des soucoupes volantes. À travers la télévision, la littérature et le cinéma, les complots autour des ovnis et des invasions se sont forgés et alimentés. Mais ont souvent été raillés.
Tout cela a inspiré un livre intitulé Phenomena Book (aux éditions André Frère), imaginé par Tobias Selnaes Markussen, Sara Galbiati et Peter Helles Eriksen et sorti l’année dernière, pour témoigner de ces croyances d’une autre manière que par le ridicule. Les teintes pastel des photographies donnent une impression de nouvelle dimension, de nouveau filtre de réalité. Des corps aux histoires chargées, des valises énigmatiques, des observatoires qui ont vu beaucoup de choses et des parkings d’aliens : bienvenue dans un monde où le paranormal est tout à fait accepté.
Les temps changent…
Il semblerait que les mentalités vis-à-vis des aliens sont en train d’évoluer. Ce livre aborde d’ailleurs la question sous un autre angle : et si c’était vrai ? Les photographes nous confient qu’en 2015, le directeur de la campagne présidentielle d’Hillary Clinton, John Podesta, a officiellement exprimé ses regrets concernant la confidentialité des dossiers gouvernementaux sur les aliens. La chef des scientistes de la NASA, Ellen Stofan, a également annoncé qu’il y aura “durant cette décennie des preuves suffisamment convaincantes d’une vie extraterrestre et surtout, une preuve ultime d’existence dans 20 ou 30 ans”.
Phenomena Book documente le mythe “UFO” (“unidentified flying object”, soit “objet volant non identifié” en français) à travers ses croyants. Et en lisant les confidences des sujets interviewés et en regardant les photos, on pourrait presque y croire. Le livre questionne aussi ce qui forge le phénomène des aliens : est-ce qu’il s’agit d’une histoire qu’on a inventée dans un but commercial, une désillusion avec des conséquences sociales, un mythe religieux ou un phénomène physique ?
Ce collectif de trois photographes examine les besoins humains liés à la croyance d’une telle mythologie, à travers des recherches et des données riches concernant le mythe moderne d’E.T. et des vaisseaux spatiaux. Le projet vise à comprendre l’éternel recherche de but de l’Homme moderne, et sa peur de l’insignifiance.
Nevada, Arizona et Nouveau-Mexique
Du Nevada au Nouveau-Mexique en passant par l’Arizona, le livre offre un bon panel de lieux désertiques et magnétiques. Cette religion alternative est présentée de manière empirique à travers des images, de lieux iconiques et des témoignages afin que le lecteur et le spectateur considèrent les choses de manière critique et rationnelle. Au rythme de leur road-trip, les recherches et reportages (surtout à Roswell, berceau des superstitions) rendent compte de la complexité du sujet et du flux constamment changeant des informations.
À travers une approche anthropologique, les photographes ont voulu collecter le plus de documentation possible, en restant objectifs et en mentionnant toutes leurs sources. Le but est de proposer une nouvelle compréhension, basée entièrement sur le monde réel, bien qu’on ait tout de même l’impression de lire une œuvre fictionnelle.
“Betty Campbell travaille comme serveuse au The Little A’Le’Inn, un restaurant, magasin de marchandises et motel situé à Rachel, dans le Nevada. Elle est originaire du Michigan, mais après sa relation avec un concessionnaire de cartes de Las Vegas, elle s’est installée à Rachel. Elle considère maintenant cette petite ville, avec ses 98 habitants, comme sa vraie maison. Cette ville, située à 160 km au nord de Las Vegas, est la ville la plus proche de la zone 51 et est souvent visitée par les chasseurs d’ovnis, les conspirateurs et les amateurs d’aviation qui espèrent voir des traces d’activité extraterrestres.”
“Valise appartenant à Frank Kimbler, un professeur adjoint de sciences de la Terre au New Mexico Military Institute. À l’intérieur de la valise, il y a des petits fragments de métal trouvés sur le site du crash de Roswell. Frank Kimbler travaille pour prouver physiquement et scientifiquement l’énigme du site de l’accident de Roswell.”
“Charles Hall, 73 ans, vivant à Albuquerque, Nouveau-Mexique, est titulaire d’un baccalauréat en physique thermique et d’une maîtrise en physique nucléaire appliquée de la San Diego State University. De 1965 à 1967, Charles Hall prétend avoir vécu avec une race d’extraterrestres de type humain qu’il appelle ‘les Grands Blancs’. Il a vécu cette expérience durant une affectation militaire de deux ans dans un avant-poste dans les rangs de l’Indian Springs Air Force au Nevada. ‘Je vivais avec les Grands Blancs, mais quand je les ai rencontrés, je pensais rêver ou halluciner. Quand je les ai regardés ouvrir les portes et ouvrir les serrures, j’ai commencé à me dire qu’ils étaient réels. Mais il m’a fallu plus de six mois pour arriver au moment où je me suis dit : ‘Je ne peux pas l’expliquer, mais ils sont réels, ils sont ici’.”
“Le 8 juillet 1947, Walter Haut, officier de l’information du terrain du Roswell Army Air Field, a publié un communiqué de presse officiel indiquant : ‘Nous avons en notre possession une soucoupe volante.’ Le lendemain, l’armée a envoyé un nouveau communiqué de presse expliquant que c’était en fait juste un ballon-sonde. Walter Haut a affirmé à sa mort que ce qu’il voyait était une soucoupe volante écrasée avec plusieurs petits corps et des grandes têtes. Au début des années 1990, Walter Haut encouragea l’International UFO Museum and Research Center à Roswell, une organisation éducative sans but lucratif ayant pour mission d’éduquer le grand public sur tous les aspects du phénomène ovni.”
“Regarde, la vérité est là. Il faut toujours diriger son regard vers le ciel chaque fois que vous le pouvez. Vous ne savez jamais quand cet événement spécial se produira. Au milieu de ce moment, il pourrait n’y avoir aucune réponse, vous laissant seulement à vous demander ce qui est arrivé ou ce que vous avez vu, et à vous poser plus de questions pour n’obtenir aucune réponse. La vie est un mystère, profitez de la balade.”
“Sirianna Kailani et Grace Rumpf vivent à Sedona, en Arizona. La ville a l’un des plus grands nombres d’observatoires d’ovnis signalés aux États-Unis. Certains disent que les étrangers sont attirés par le magnétisme dans la terre rouge et que le beau paysage de Sedona détient un portail interdimensionnel qui est utilisé par des vaisseaux spatiaux extraterrestres pour localiser la Terre.”
“Le Very Large Array (VLA, soit “le très Grand Réseau” en français) fait partie de l’Observatoire national de l’astronomie radio et il possède le plus grand nombre de radiotélescopes au monde. Ce télescope est un des plus petits, placés à côté des géants. Le VLA a été inauguré en 1980 et a depuis été utilisé par plus de 3 000 chercheurs du monde entier. Il fait partie de plus de 11 000 projets d’observation astronomique différents. De plus, cet observatoire a permis la découverte de la glace sur Mercure et a révélé le centre de la Voie lactée. L’Array a également révélé et suivi le fameux signal Wow!.”
“Lyle Michel assiste à un rassemblement à la maison de l’auto-proclamé thérapeute Miesha Johnston à Las Vegas. En 1994, Miesha Johnston a lancé le groupe ‘Star Family Contactee’ parce qu’elle avait constaté qu’il était nécessaire d’avoir un groupe pour les personnes qui croient avoir été enlevées ou avoir eu des contacts avec des extraterrestres. Le groupe est un refuge où les participants peuvent partager leurs expériences sans être jugés ou ridiculisés. Avec un pendule en cristal et une ‘planète graphique d’origine galactique’, Miesha Johnston recherche des connexions entre l’expérimentateur et l’extraterrestre. Elle croit qu’il y a une connexion sur le long terme qui peut éclaircir les raisons pour lesquelles ils ont été choisis.”