Le 13 mars 2020, Breonna Taylor, 26 ans, mourrait des balles tirées à l’aveugle par des policiers à la recherche d’un suspect qui n’habitait plus dans l’immeuble et avait été arrêté plusieurs heures auparavant. Cinq mois plus tard – alors que les rassemblements Black Lives Matter se multiplient –, les meurtriers de la jeune infirmière n’ont toujours pas été inquiétés par la police. L’agent ayant tiré les coups fatals ne fait plus partie de la police ; les deux autres sont toujours en poste.
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Alors que les appels à “arrêter les meurtriers de Breonna Taylor” fusent sur les réseaux, la journaliste et femme d’affaires Oprah Winfrey a décidé de mettre le portrait de la jeune femme en une de son magazine, O. C’est la première fois depuis la création du journal, il y a vingt ans, que la une n’est pas occupée par Oprah Winfrey elle-même.
À l’intérieur de la publication, Oprah enjoint son lectorat à prendre action, (avec des pétitions, des lettres et des dons) pour que justice soit rendue. Elle partage également une rencontre avec la mère de Breonna Taylor et lui rend hommage, indiquant qu’il est indispensable de faire entendre sa voix dans la lutte pour la justice :
“Breonna Taylor. Elle était comme vous. Comme tous ceux qui meurent de façon inattendue, elle avait des projets. Des projets pour un avenir rempli de responsabilités, de travail, d’amis, de rires. Imaginez si trois hommes non identifiables faisaient irruption chez vous pendant votre sommeil. Que votre partenaire était obligé de sortir un pistolet pour vous protéger. Puis, le chaos. La seule chose que je sais, c’est qu’on ne peut pas rester silencieux. Il faut utiliser tous les mégaphones possibles pour demander justice. Et c’est pourquoi Breonna Taylor fait la couverture d’‘O Magazine’. Je crie et demande justice en son nom.”
L’artiste Alexis Franklin est à l’origine de cette couverture particulièrement poignante, réalisée d’après un selfie pris par Breonna Taylor – largement partagé après sa mort. La couverture a été saluée par de nombreux médias et internautes, le Washington Post la qualifiant d’“historique”.