Ce samedi 17 décembre, la chanteuse Lizzo a eu l’honneur d’être la dernière invitée musicale de l’année 2022 du célèbre show Saturday Night Live. Pour sa performance sur “Break Up Twice”, l’artiste était vêtue d’une nuisette blanche, assise sur un lit à la parure grise, sur un fond bleu habillé d’une horloge murale et d’une lampe de chevet beige.
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Les bras écartés sur le matelas, les épaules remontées et la tête penchée vers l’avant, elle a reproduit un chef-d’œuvre de l’art états-unien du XXe siècle : Blue Monday de la peintre Annie Lee. L’exploit a été salué par le public, notamment par les communautés africaines-américaines qui ont rappelé l’importance du tableau et de sa créatrice dans l’histoire noire états-unienne.
Blue Monday est le seul autoportrait d’Annie Lee. La peintre avait pour spécificité de représenter, dans ses œuvres qui content l’expérience noire américaine, des têtes sans visage, “parce qu’elle préfère donner vie à ses tableaux à travers le mouvement et le langage corporel de ses personnages”. Une volonté particulièrement explicite dans son autoportrait, où sa silhouette centrale ploie sous le poids des discriminations et violences quotidiennes.
Ce tableau “englobe complètement notre état actuel. On est plus qu’exténué·e·s”, résume un tweet partagé par Lizzo sur son compte Instagram. Sur le site d’Annie Lee, il est précisé que Blue Monday ne présente pas le visage précis de la peintre pour que, comme dans toutes ses œuvres, tout le monde puisse s’y identifier. Lizzo l’a bien compris : en se réappropriant l’œuvre à l’aube de 2023, elle la réactualise et met en lumière le quotidien des personnes noires américaines, tout comme le faisait Annie Lee de son vivant.