À voir aussi sur Konbini
Fin 2018, l’Aquarius, le navire de SOS Méditerranée et Médecins sans frontières qui tente de secourir les réfugiés livrés à eux-mêmes en haute mer, s’était vu retirer son pavillon panaméen, lui permettant de naviguer légalement, sous les pressions de l’Italie et de groupuscules d’extrême droite.
Horrifié par la façon dont “les États européens rechignent à laisser se faire du sauvetage en haute mer”, l’artiste de rue Noarnito a exprimé son écœurement en disposant des pochoirs représentant l’Aquarius sur des murs :
“J’en ai installé trois pour l’instant. Un à La Rochelle, que j’ai mis en regard avec une expédition maritime du XIIe siècle d’un armateur rochelais, Aufrédy, et deux autres, à Paris dans le Marais, près du musée Picasso et sur la halle des Blancs Manteaux.”
À partir d’une photo du navire, Noarnito a créé un pochoir simplifié. Avec un aérosol, il a reproduit l’image sur du papier, afin de créer une œuvre de 5 mètres de long ensuite apposée sur des murs. Au contraire des atrocités ayant lieu dans la mer Méditerranée, les passants ne peuvent ignorer ces travaux massifs.
Les bateaux, étant faits de papier, sont évidemment éphémères et marquent rapidement le passage du temps. L’usure, menant inéluctablement à l’effacement total de l’embarcation et de ses passagers, reproduit la disparition silencieuse de centaines d’hommes, de femmes et d’enfants aux portes de l’Europe.
Vous pouvez retrouver le travail de Noarnito sur son compte Instagram.