Deux institutions, la Maison européenne de la photographie et l’Institut du monde arabe, ont organisé la deuxième édition de la Biennale des photographes du monde arabe contemporain. L’objectif ? Faire découvrir le monde arabe à travers le prisme de photographes qui voyagent ou habitent au Maghreb et au Moyen-Orient.
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C’est une belle initiative qu’ont pris conjointement l’IMA et la MEP d’organiser une biennale consacrée à la photographie contemporaine arabe. Des conférences, et des rencontres avec des photographes arabes et maghrébins sont organisées, ainsi que des expositions collectives sur les murs de huit lieux à Paris. Après une première Biennale en 2015, l’IMA et la MEP ont décidé de remettre le couvert avec l’aide de six autres lieux où 50 artistes sont exposés : la Cité internationale des arts, la mairie du 4e arrondissement, la galerie Thierry Marlat, la galerie Photo12, la galerie Clémentine de la Féronnière et la galerie Binome. Ce parcours photographique a l’ambition de faire découvrir le monde arabe d’aujourd’hui à travers des visions plurielles.
Jack Lang, président de l’Institut du monde arabe, est à l’origine de ce projet. Dans le communiqué de presse, il explique :
“La photographie demeure un incomparable révélateur du formidable bouleversement qui, encore et encore, pétrit le monde arabe, rendant les objectifs que je m’étais fixés plus pertinents que jamais. Le rôle de l’Institut du monde arabe n’est-il pas de participer à l’alchimie du monde en assumant pleinement son rôle de médiateur entre le public et ceux qui participent de sa perpétuelle recréation ?”
Les regards portés sur ces pays sont divers : certains photographes habitent au Maghreb ou au Moyen-Orient, sont nés là-bas et parlent arabe. D’autres sont des artistes européens ou étrangers qui témoignent de la vie là-bas, forts de leur expérience et immersion dans ces pays culturellement et historiquement riches. Il ajoute : “Sans autre prétention que celle de privilégier des regards d’auteurs – qu’ils soient ou non arabes – sur le monde arabe.”
Cette année, deux pays sont particulièrement mis en lumière contrairement à la première Biennale : il s’agit de l’Algérie et de la Tunisie. Le commissaire général, Gabriel Bauret, confie que le projet de cette deuxième édition “était d’approfondir l’exploration de certains territoires du monde arabe et de la création photographique qui s’y développe”. En 2015, la Biennale se voulait exhaustive et souhaitait couvrir tous les continents et la plupart des régions, afin de ne négliger personne. Cette année, il y a une volonté de s’arrêter, de zoomer un peu et de mettre en valeur deux pays en particulier :
“Le choix s’est porté sur la Tunisie, un pays du Maghreb dont les pratiques artistiques contemporaines sont peu souvent mises en avant, relativement par exemple à celles du Maroc. On retiendra également le terme ‘contemporain’, car c’est la photographie d’aujourd’hui qui est ici concernée.
D’autre part, le programme de la Biennale a intégré à cette nouvelle édition une importante exposition consacrée à la jeune photographie algérienne – un pays qui, un peu comme la Tunisie, ne bénéficie pas toujours dans le domaine de l’art des mêmes attentions que les autres.”