Sébastien Zanella vient de sortir Wave Melancolia, un ouvrage qui documente la culture surf avec sensibilité et onirisme.
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Durant ces deux dernières années, le photographe Sébastien Zanella – dont nous vous avons déjà parlé sur Cheese – a documenté la culture skate et surf à travers le monde. En Indonésie, à Tahiti, au Maroc, en Amérique latine ou en Australie, il a parcouru le monde à la recherche des plus belles vagues. Il en résulte Wave Melancolia, un ouvrage qui réunit ses clichés pris aux quatre coins du planisphère. Si dans le monde de la photographie sportive, notamment celui du surf, nombreux sont les photographes qui tentent d’immortaliser les performances, Sébastien Zanella, quant à lui, se laisse aller à un travail plus introspectif et sensible. À travers ses images, il explique laisser parler sa mélancolie :
“Peut-être que vous trouverez cela étrange, mais j’ai toujours aimé me blottir contre la mélancolie, comme dans un de ces fauteuils en velours, qu’on ne peut pas laisser. […] La mélancolie est un état suspendu où l’on peut observer le monde à distance, tel qu’il est. Pas trop heureux mais pas trop triste.”
“Comme si je vivais les dernières heures d’un rêve d’adolescent”
Les exploits sportifs laissent donc place à la douceur, aux ambiances, aux images floues et “à la simple véracité des sentiments”. On y découvre des noirs profonds qui façonnent un univers sombre, ce qui tranche avec les codes plutôt colorés des images de surf.
“Je ne trouve nulle part dans mes archives des images d’exploits sportifs. Seuls des moments perdus entre deux actions, comme si ces dernières années, j’avais embrassé ma mélancolie, et avec le recul, je n’ai fait que pointer mon objectif sur ce qui compte vraiment : ces moments d’extrême vérité où mon héros cède enfin à sa simple humanité.”
Son regard aiguisé est capable de réinventer la photo de surf et de skate, un domaine encore très codifié aujourd’hui. Sa gestion de la lumière naturelle, ses choix de chromies et ses cadrages maîtrisés lui confèrent une véritable signature visuelle pleine de poésie. Il semblerait que la clé de ce succès soit de s’émerveiller encore et toujours de ce qu’il photographie, puisqu’il se rappelle avoir capturé ces images “comme [s’il] vivait les dernières heures d’un rêve d’adolescent”.