En ce moment, l’intelligence artificielle est aussi populaire que la personne la plus cool du lycée : on ne parle que d’elle. Grâce au succès fulgurant de Lensa ou DALL-E, il ne suffit désormais que d’uploader des photos ou d’écrire un texte (nommé “prompt”) pour générer des images uniques et s’improviser artiste.
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Bien qu’il soit fascinant de voir des algorithmes produire de telles images, les artistes souffrent directement de ce phénomène. En effet, l’IA utilise toutes les données qui se trouvent sur Internet, en omettant qu’une grande partie de ces images ont un·e propriétaire qui détient des droits.
Les développeurs d’IA n’ont évidemment reçu aucune autorisation et n’ont payé aucun droit d’utilisation aux artistes dont ils exploitent les œuvres au quotidien. Et les utilisateur·rice·s de ces IA ont tendance à l’oublier ou à l’ignorer totalement. De nombreux·ses internautes font par exemple remarquer la présence des signatures d’artistes sur les images produites par l’algorithme dont il est question :
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L’IA produit une image résultant d’un vaste mélange de données, et les artistes, qui ont servi à “nourrir” tel algorithme sans rémunération, ne sont pas récompensé·e·s et même pas crédité·e·s. Avec la multiplication de nouvelles images postées sur Internet tous les jours, les algorithmes ne vont que se perfectionner, d’où la peur qu’ont certain·e·s artistes de voir leur travail exploité, sans aucun contrôle dessus.
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Parmi ces artistes qui luttent, il y a Mohamed “TheFearMaster” Saad. Il est illustrateur numérique et, comme plusieurs artistes sur les réseaux, il se bat contre la montée de l’IA créative. Il ajoute à chaque fois le hashtag #DigitalPainting pour signifier que ses œuvres sont faites à la main, sur tablette graphique, et non par une machine.
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Les voix qui s’élèvent s’accompagnent également de hashtags mettant en évidence le mot “humain”, comme #HumanArtists ou même #HumanArtByHumanArtists (en français : art humain fait par des artistes humain·e·s). Comme si les robots étaient devenus la norme et que l’art humain était l’exception qui devait être précisée pour être appréciée.
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Sur ArtStation, le Pinterest des artistes, de nombreux·ses créatif·ve·s postent un grand “AI” barré pour s’y opposer. Il serait grand temps de légiférer autour de cette zone encore grise du code de propriété intellectuelle mis à mal, une nouvelle fois, par les évolutions numériques.
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