Depuis 2017, l’atelier des artistes en exil s’est donné pour mission “de ne pas séparer l’individu de l’artiste” en accompagnant des artistes en exil de toute origine, autant concernant leurs procédures administratives que leur processus artistique :
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“La demande d’asile et tout ce qui va de pair avec cette situation sont très difficiles à vivre psychologiquement. Les personnes concernées ont besoin de soutien à ce moment-là, et on trouvait important de tout prendre en charge. C’est pour ça qu’on a fait le pari de réunir au sein d’une même association un accompagnement administratif et artistique”, résume Judith Depaule, directrice et co-fondatrice de l’atelier aux côtés d’Ariel Cypel.
Yannos Majestikos, “Bain de sang”. (© Azgard Webga Itamba)
En plus de leur “offrir des espaces de travail et de les mettre en relation avec des professionnels” (entre bien d’autres choses), l’association a à cœur de visibiliser les travaux de ses artistes. Depuis mai 2021, un lieu d’exposition a ainsi été ouvert dans le centre parisien afin de présenter les œuvres de ces dernier·ère·s.
À cause des confinements, la première exposition a été retardée, bien que le lieu de travail soit resté ouvert, un soulagement pour Judith Depaule, qui souligne à quel point “le premier confinement a été dur pour les personnes exilées”. La récente levée des restrictions permet à une poignée d’artistes d’enfin présenter leur travail au public.
Hura Mirshekari, “Je t’appelle”. (© Fadi Idrees)
Un thème évident
Le thème de l’exposition, le sang, s’est imposé à la directrice de l’atelier au mois d’octobre 2020, alors que l’atelier organisait des “portes fermées” avec un public très restreint :
“Je me suis rendu compte que de nombreux artistes travaillaient sur ce thème [du sang] sans s’être concertés – ce qu’on comprend au vu de leur parcours. J’ai été frappée par ce rouge qui revenait dans leurs œuvres, le rouge du sang et pas le rouge de quoi que ce soit d’autre.
Je trouvais intéressant de rapprocher des œuvres très différentes, chacune étant liée à un parcours et à une histoire singulière. Malgré ces différences, dans les histoires d’exils, certaines choses se répètent. On a donc voulu rassembler ces œuvres pour qu’elles se répondent”, détaille Judith Depaule.
Omar Nossirat, “Un mort dans le château du dictateur”. (© Fadi Idrees)
Lors de l’événement du week-end du 29-30 mai, les artistes seront présent·e·s afin de révéler leurs œuvres au public. On retrouvera les peintres syriens Mahmoud Halabi et Omar Nossirat, l’artiste plasticien iranien Kaveh Kavoosi, le plasticien et performeur congolais Yannos Majestikos, ainsi que la peintre et sculptrice iranienne Hura Mirshekari.
L’exposition n’a beau durer que deux jours, rassurez-vous : chaque mois, une nouvelle exposition sera organisée, permettant de mettre en lumière les travaux des 150 artistes qui travaillent, se mélangent et se rencontrent au sein de l’atelier des artistes en exil. Le thème du mois prochain, confié à un commissaire extérieur, n’est pas encore connu.
Kaveh Kavoosi, “Position”. (© Fadi Idrees)
Mahmoud Halabi, “Attention sol glissant”. (© Christophe Maout)
Yannos Majestikos, “Bain de sang”. (© Azgard Webga Itamba)
L’exposition “Sang” aura lieu les samedi 29 et dimanche 30 mai 2021 à l’atelier des artistes en exil, à Paris.