Cette photographe rend hommage avec brio au Cycle d’Or de Gustav Klimt, en redonnant vie à ses œuvres picturales emblématiques.
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La photographe autrichienne Inge Prader a capturé de très belles photos en hommage au Cycle d’Or du peintre autrichien Gustav Klimt, qui faisait partie du mouvement pictural du symbolisme et de l’Art nouveau. Inge a mis en scène cette période dorée et très créative de l’artiste en remplaçant la toile et le pinceau par un appareil photo et des modèles.
En mettant en scène des toiles telles que Danae (1907) ou encore La Vie et la Mort (1908) de cette période dorée, Inge ranime et actualise un moment crucial de la carrière de Klimt. Grande admiratrice de ce peintre, Inge lui rend ici un bel hommage. Mais le Cycle d’Or, c’est quoi ? C’est ce moment, en 1902-1903, où l’œuvre de Klimt a connu un tournant considérable, un tournant durant lequel le peintre s’est avéré le plus créatif et prolifique. Il a débuté ce cycle avec ses tableaux Serpents d’Eau, le Portrait d’Adèle Bloch-Bauer, Le Baiser et Danaé. Cette période se caractérise par une attirance et une utilisation récurrentes des couleurs dorées.
L’or est censé représenter la séduction et la sensualité, sublimant les sujets et leur apportant une dimension divine, immortelle et sacrée. En 1903, Klimt a visité les villes de Venise, Ravenne et Florence. C’est la visite de la basilique de San Vitale à Ravenne qui l’a le plus marqué. Fasciné par les mosaïques byzantines, il intègre la couleur dorée, le papier doré et la feuille d’or à son travail. Il n’est pas sans rappeler que Klimt était fils d’orfèvre.
Au cours de cette période, il connait quelques déboires : les peintures qu’il avait réalisées pour l’Aula Magna sont déplacées à l’Österreichische Galerie. En signe de protestation, il décide de racheter ses propres tableaux au ministère en 1905, après une rétrospective de son œuvre qui a eu lieu au palais de la Sécession. Le banquier belge Adolphe Stoclet lui commande des mosaïques murales impressionnantes, pour la salle à manger d’un palais luxueux situé à Bruxelles. Klimt réalise alors L’Attente et L’Accomplissement, œuvres dont la richesse décorative éblouit le banquier.
Comme une adaptation cinématographique, Inge Prader adapte une œuvre picturale à travers l’art de la photographie. Au sens deleuzien, elle réinvente la création et les contours de Klimt, tout en restant proche de son univers, des couleurs et des postures des personnages. Il ne s’agit pas d’une copie ou d’une représentation à l’identique. Inge a totalement réinterprété l’œuvre de Klimt. De manière spectaculaire, ornementale et dramatique, on voit des modèles habillés et maquillés spécialement pour l’occasion. Ces mises en scène immortalisent l’héritage que Klimt nous a laissé, fait de lignes courbes et sinueuses, de dorures et de divinités. Le travail de Inge Prader nous fascine par son attention portée à l’aspect décoratif, aux figures féminines dénudées, aux costumes anciens de soldats et aux mosaïques placées dans chaque fond.