Entre 2013 et 2017, une jeune femme russe naturalisée allemande du nom d’Anna Sorokin est devenue Anna Delvey, une “riche héritière venue d’Allemagne” passionnée d’art. Pendant de nombreux mois, elle est parvenue à tromper le gotha new-yorkais en se faisant passer pour l’une des leurs, les escroquant de centaines de milliers de dollars et allant jusqu’à annoncer la création d’une fondation à son (faux) nom dédiée à l’art contemporain.
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Relâchée pour bonne conduite, en février 2021, de la prison où elle purgeait sa peine, Anna Sorokin n’a pas profité longtemps de sa liberté. Un mois plus tard, elle se retrouvait derrière de nouveaux barreaux pour dépassement de la durée de son visa. Qu’à cela ne tienne, elle continue de faire son beurre, bien que sa réputation d’arnaqueuse ne soit plus à faire et qu’elle soit incarcérée.
Anna Sorokin, plus connue sous le nom d’Anna Delvey, au tribunal devant la Cour suprême de New York le 11 avril 2019. (© Timothy A. Clary/AFP)
En 2018, Netflix avait contacté Anna Sorokin – toujours emprisonnée – pour lui proposer 320 000 dollars pour l’adaptation de son histoire dans la série Inventing Anna. Elle avait accepté, tout en confiant craindre que la série “supplante la réalité”. Désormais, après le succès de la série, elle fait en sorte de tenir les rênes de sa réalité. Dans sa prison du New Jersey, elle dessine des œuvres qu’elle est parvenue à faire exposer à New York en cette fin mars.
Une nouvelle exposition solo devrait voir le jour au mois d’avril 2022. Y sera présentée une petite vingtaine de ses œuvres réalisée en prison et racontant sa vie avant et pendant ses incarcérations, rapporte le magazine Forbes. Son travail raconte “sa version de l’histoire”, affirme son agent Chris Martin, qui ajoute que chacune des œuvres devrait être mise en vente à 10 000 dollars (environ 9 100 euros).
Mesures de sécurité pénitentiaire obligent, les dessins d’Anna Sorokin sont tous réalisés au crayon sur des feuilles A4. Sa première exposition intitulée “Free Anna Delvey” présentait tout de même des œuvres plus larges ou colorées, agrandies et peintes par le co-organisateur de l’expo, Alfredo Martinez. À noter que ce dernier a également passé du temps derrière les barreaux pour avoir contrefait des Basquiat. Lors de cet événement, des fans scandaient des formules demandant sa libération. “C’est un culte”, s’étonnait une partie du public, rapporte Dazed.