Le nom de Zoe Roth, jeune étudiante de 21 ans à l’université de Chapel Hill (États-Unis), ne vous dit probablement rien. En revanche, son visage d’enfant, à l’âge de 4 ans, vous est forcément familier. Zoe Roth est la jeune fille du mème “Disaster Girl”, une image où elle affiche un sourire presque sadique devant une maison en flammes.
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À l’époque, en 2007, c’est son père qui avait pris la photo de ce petit sourire narquois alors que la gamine profitait simplement d’une promenade. Il n’en fallait pas plus pour que l’Internet de la fin des années 2000 s’empare rapidement de l’image pour parodier et décrire avec joie celle qui était vue comme une petite fille pyromane.
Bien qu’amusée de l’explosive viralité de cette image, la famille Roth n’a, comme toute star du début d’Internet, jamais réussi à monétiser ce succès… jusqu’à aujourd’hui ! En effet, 2021 nous aura apporté une invention au fonctionnement technique complexe servant à des objectifs stupides et inutiles : les NFT.
Les “non fongible tokens”, ces jetons créés à partir de systèmes de vérification en blockchain, sont la dernière invention des fanatiques de cryptoactifs qui permet d’assurer techniquement l’authenticité (et la propriété) d’une œuvre virtuelle. Ce qui explique que des mèmes, jusque-là partagés en masse librement sur le Web, se sont vite transformés en NFT pour retomber dans les mains de leurs propriétaires originel·le·s, comme celui de Zoe Roth.
Avec ces NFT, les mèmes circulent toujours autant librement sur le Web, mais ils ont maintenant des propriétaires authentiques car un petit jeton numérique sécurisé en blockchain le prouve. Zoe Roth et son père ont donc “NTFisé” la photo originale pour assurer l’authenticité numérique de cette “œuvre”. Ils ont, entre autres, suivi les conseils d’autres stars de mèmes comme “Annoying Girlfriend” ou “Bad Luck Brian”, qui ont déjà réussi à revendre leurs images à prix d’or il y a quelques semaines.
Résultat : “Disaster Girl” a été mis en vente le 16 avril 2021 et son prix final est monté à 180 Ether (ETH), c’est-à-dire plus de 410 000 euros. Le père, Dave Roth, n’en revient pas, abasourdi par la montée en flèche de cette enchère express, comme il l’explique à The Observer. L’acheteur se nomme “3F Music” et, non, il n’a aucun droit sur les mèmes “Disaster Girl” postés sur Internet.
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