Les images de Gloria Wong baignent dans une atmosphère douce et une lumière naturelle savamment travaillée. Sa série sik teng mm sik gong (pardon my Chinese) plonge son public dans l’intérieur d’une famille entourée de teintes pastel. Au premier abord, c’est une impression de calme et de chaleur qui se diffuse des photographies, mais à mieux y regarder, une multitude d’histoires et d’émotions se propagent des portraits et natures mortes.
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Son travail, déclare la jeune photographe, “explore les complexités et nuances des identités diasporiques de l’Asie de l’Est et la façon dont celles-ci sont façonnées par les relations entre les gens, leur environnement et leurs objets”. Avec son appareil, elle porte de l’amour aux petites choses, transformant le banal en symbole. Cet intérêt porté aux objets, aux gestes et aux détails lui permet de questionner le complexe sujet de l’identité en “évitant les signifiants stéréotypés”, affirmait-elle à It’s Nice That.
“sik teng mm sik gong (pardon my Chinese)”. (© Gloria Wong)
Témoigner de l’entre-deux
Née à Vancouver en 1998, un an après le départ de ses parents depuis Hong Kong (juste après la rétrocession de la région), la jeune artiste a passé toute sa vie dans l’Ouest canadien. Son histoire est marquée par les migrations : sa grand-mère vient de Macao, ses parents de Hong Kong, soit deux territoires “qui négocient les conséquences de leurs histoires coloniales”.
Avec une grande finesse, ses photos montrent “‘l’entre-deux” visible à l’intérieur d’un foyer, qui reflète les sentiments bivalents “d’attention et de négligence ou d’appartenance et d’aliénation”. La sérénité apparente de ses compositions dissimule finalement la turbulence de ses sensations de “fracturation et de fragmentation liées à la condition diasporique”. De la même façon, l’impression de simplicité qui se dégage des photos laisse place à la compréhension que chaque détail, angle, coin a été soigneusement pensé par Gloria Wong.
“sik teng mm sik gong (pardon my Chinese)”. (© Gloria Wong)
“Les photographies de cette série représentent des choses qui jouent normalement des rôles de protection, mais qui, en y regardant de plus près, sont présentées de façon délicate ou vulnérable – qu’il s’agisse d’une paire de chaussettes déchirées, parce que constamment portées, ou de la fragilité des mains de ma grand-mère qui enveloppent ma mère avec tendresse”, décrit la photographe.
Gloria Wong traite, avec sik teng mm sik gong (pardon my Chinese), un sujet qui la touche personnellement : elle, sa famille et ses ami·e·s aux trajectoires similaires. Cela ne l’empêche pas d’effectuer un important travail de recherche concernant le sujet traité, afin “de ne pas contribuer à [la diffusion] de représentations blessantes”.
Sous la surface paisible du travail de Gloria Wong surgit la tension de ce qu’on montre et de ce qu’on cache, mais aussi de comment on montre cela. Elle façonne ses images à la manière d’une équilibriste, “essayant de s’accrocher aux deux cultures avec lesquelles [elle a] grandi”.
“sik teng mm sik gong (pardon my Chinese)”. (© Gloria Wong)
“sik teng mm sik gong (pardon my Chinese)”. (© Gloria Wong)
“sik teng mm sik gong (pardon my Chinese)”. (© Gloria Wong)
“sik teng mm sik gong (pardon my Chinese)”. (© Gloria Wong)
“sik teng mm sik gong (pardon my Chinese)”. (© Gloria Wong)
“sik teng mm sik gong (pardon my Chinese)”. (© Gloria Wong)
“sik teng mm sik gong (pardon my Chinese)”. (© Gloria Wong)
“sik teng mm sik gong (pardon my Chinese)”. (© Gloria Wong)
“sik teng mm sik gong (pardon my Chinese)”. (© Gloria Wong)
“sik teng mm sik gong (pardon my Chinese)”. (© Gloria Wong)
“sik teng mm sik gong (pardon my Chinese)”. (© Gloria Wong)
“sik teng mm sik gong (pardon my Chinese)”. (© Gloria Wong)
“sik teng mm sik gong (pardon my Chinese)”. (© Gloria Wong)
“sik teng mm sik gong (pardon my Chinese)”. (© Gloria Wong)