Un projet de longue haleine qui rend hommage à l’architecture urbaine, à l’amour du sport et à la force des liens.
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Depuis quatorze ans, le photographe français Kevin Couliau exprime son amour des terrains de basket du monde entier à travers la photographie. En 2012, il a coréalisé avec Bobbito Garcia Doin’ It In The Park, un superbe documentaire sur les terrains les plus mythiques de la ville de New York en retraçant leur histoire et illustrant leur importance auprès des communautés des différents quartiers.
Ayant passé des années à s’intéresser à ce sujet très précis, Kevin Couliau gagne désormais sa vie grâce à des commandes de grandes marques, de médias ou encore de la NBA. Il raconte à Vice :
“Je trouve que les plus beaux terrains du monde sont à Hong Kong. L’architecture, les couleurs et la propreté y sont sans pareilles. Celui-ci [voir photo ci-dessus, ndlr] était particulièrement difficile à trouver, il est situé au deuxième étage d’un parking, il faut prendre un ascenseur pour s’y rendre.”
Kevin Couliau sillonne les continents armé de son appareil photo, toujours prêt à photographier les terrains qu’il découvre au hasard de ses pérégrinations. Des ruelles de Brooklyn aux régions reculées du Sénégal, il n’en ignore aucun et les apprécie tous à leur juste valeur :
“Cette photo [ci-dessous, ndlr] est probablement celle que je préfère. Après la diffusion de mon documentaire Doin’ It In The Park en 2013, je suis parti me balader à Washington Park [à Chicago, ndlr].
Sur place, ces enfants jouaient à trois contre trois, mais dès qu’ils ont vu que je prenais des photos, ils se sont arrêtés et ont commencé à poser. Les joueurs de New York et de Chicago semblent toujours prendre la pose avec beaucoup de naturel.”
Dans la culture des communautés urbaines, le terrain de basket a une place similaire à celle des salons de manucure ou des barbiers. Plus qu’un lieu pour faire de l’exercice, ils sont des lieux de réunion privilégiés qui permettent de se laisser aller et s’exprimer.
C’est pour cela que beaucoup d’athlètes issus de ces communautés comprennent l’importance de protéger et de préserver ces terrains. C’est notamment le cas de Gorgui Dieng, qui joue pour l’équipe du Minnesota, les Timberwolves. Il a emmené Kevin Couliau dans son village, à Kébémer, au Sénégal, où il a financé les rénovations du terrain sur lequel il jouait enfant.
S’il est allé de Paris à Manille, en passant par Kampala, en Ouganda, Kevin Couliau a longtemps cherché le terrain idéal pour les premières images de son documentaire, réalisé aux États-Unis. Il raconte :
“Ce terrain [ci-dessous, ndlr] est situé dans l’État du New Jersey, mais je ne veux pas révéler où, je veux que les gens le trouvent par eux-mêmes. Pendant le tournage de mon documentaire, on a longtemps cherché avant de trouver un endroit spécial pour la première scène. Nous sommes arrivés [sur ce terrain, ndlr] au lever du soleil, donc on pouvait profiter de la vue sur Manhattan.
Sur cette photo, on peut voir mon coréalisateur, Bobbito Garcia, en train de tirer un panier pendant que je préparais mon équipement. Cette photo est très particulière pour moi, parce qu’elle me rappelle tout le travail que nous avons fourni pour en arriver à ce matin-là.”
Vous pouvez suivre le travail de Kevin Couliau sur Instagram.
Traduit de l’anglais par Sophie Janinet