Ces derniers temps, les publications à grand tirage rivalisent d’inventivité pour faire vendre leurs revues tout en prônant des messages d’inclusivité et de diversité. Pour son numéro du mois de mai, le magazine américain Sports Illustrated a par exemple fait poser pour la première fois une mannequin en burkini tandis que, le mois précédent, un mannequin albinos faisait la une de l’édition portugaise de Vogue. Si ce “marketing inclusif” peut sembler superficiel à certains égards, il a le mérite de donner de la visibilité à celles et ceux qui étaient souvent jusque lors invisibilisé·e·s.
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À travers le globe, les couvertures de magazines et les mannequins qui y figurent, souvent interchangeables ces dernières années, évoluent doucement. Pour son numéro du mois de juin, l’édition américaine de Elle a décidé de faire appel à la jeune Indya Moore, une actrice et mannequin transgenre originaire du Bronx.
C’est la première fois que la revue américaine présente en couverture un mannequin transgenre, dans les pas du Elle brésilien et de sa collaboration avec Lea T et du Elle britannique qui avait présenté en une Hari Nef.
Un témoignage nécessaire
En plus de la une du magazine, un portrait écrit de plusieurs pages est consacré à la jeune femme, photographiée par Zoey Grossman. On y apprend autant sur la carrière d’actrice d’Indya Moore, qui joue dans la série Pose, que sur son histoire personnelle. Elle revient sur son enfance passée en foyer, son quotidien de jeune femme trans, en passant par son adolescence meurtrie par le trafic sexuel. Elle aborde également les réactions de ses parents concernant son changement de sexe, eux qui l’ont élevée en tant que Témoin de Jéhovah et qui la punissaient toujours plus à mesure qu’elle se “féminisait” :
“Parce que je suis née avec un sexe masculin, [mes parents] attendaient de moi que je sois masculine, que je me comporte comme la majorité des petits garçons. Et ce n’était pas mon cas. Ils ne comprenaient pas. Ils ne savaient pas ce que c’était que d’avoir une personne queer dans leur entourage.”
Le témoignage d’Indya Moore se révèle ainsi absolument indispensable, autant pour les personnes transgenres que pour leur entourage mais aussi pour celles et ceux qui ne vivent pas la même expérience. Il met en lumière l’importance de ces couvertures dans notre société d’image, au-delà de l’enjeu marketing.