Hot take, c’est deux membres de notre rédaction qui s’opposent avec beaucoup de recul (non) sur des sujets très importants du quotidien.
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Mise à jour du 19 mai 2022 : peu après la diffusion de cet article, une étude était justement menée pour savoir combien les Français étaient à l’aise avec le caca au bureau. Relayé notamment par le Huff Post, le sondage révèle que “44% des salariés se retiennent d’aller à la selle sur leur lieu de travail”, et surtout que les hommes sont légèrement plus à l’aise avec la question… La preuve d’ailleurs avec ce drama à la rédac.
C’est évidemment une question centrale qui nous concerne tous un jour : est-il acceptable de faire caca au bureau ? À Konbini, les avis sont très tranchés, c’est peut-être le sujet qui fait le moins consensus de tous les sujets non consensuels. Pour les deux camps, la réponse est évidente, mais pour cet article, on a demandé aux deux plus énervés de s’exprimer.
Pierre, pro (quasi intégriste) du caca au travail :
Dans tous les jobs que j’ai eus, des stages aux CDD/CDI en passant par les boulots saisonniers de l’été, j’ai toujours fait caca le premier jour d’embauche. Plus qu’une tradition, c’est une manière de s’approprier son lieu de travail, de savoir qu’on est à l’aise pour assouvir nos besoins les plus essentiels.
Est-ce honteux lorsqu’on boit un verre d’eau au bureau ? Lorsqu’on mange son sandwich avant une réunion ? Alors pourquoi le processus d’élimination naturelle devrait, lui, être objet de gêne ? Faire le numéro 2 au bureau présente bien des avantages. D’abord, c’est économique en termes de facture d’eau et de papier toilette. Mais c’est surtout essentiel lorsque vous ne comptez pas rentrer chez vous juste après le travail, car cela reste bien plus confortable que de vulgaires WC de bar, de McDo ou, encore pire, des toilettes publiques.
À l’heure où les employés des entrepôts d’Amazon n’ont même pas le droit à une pause pipi, remettre en cause la liberté de chier au taf est une dérive ultralibérale et puritaine. Argument “popopuliste”, vous direz ? J’assume et mets ce droit sur un pied d’égalité avec les congés payés, les Ticket-Restaurant et le droit de grève.
Bien sûr, toute liberté s’arrête là où commence celle des autres et il convient de respecter la bienséance. Chacun des passages aux toilettes du bureau ne doit laisser aucune trace visuelle ou olfactive. Je ne me censure pas, mais je respecte autrui. Retrouvons l’humanité au travail et la simplicité des choses en abattant les murs de la gêne, décomplexons-nous. Cela commence par notre plus simple biologie, ce qui fait finalement de nous des êtres humains.
Coumbis, une journaliste qui ne veut pas sentir votre caca :
Je ne comprends même pas pourquoi ceci est un débat ou même une discussion. Il y a certaines choses dans la vie qu’on ne fait pas chez les autres, comme critiquer l’éducation des gosses et faire caca. Pourquoi vous auriez envie de le faire, sincèrement ?
Faire caca dans une maison où personne n’a de lien de parenté est déjà très déplacé (sauf si on est en vacances et qu’on a tous mis de l’argent dans l’Airbnb). Alors imaginez faire la chose dont on ne doit pas prononcer le nom au bureau ? Dans un open space qui, comme son nom l’indique, est largement ouvert ?
Je n’ai pas à connaître l’odeur du caca de mon collègue. Ni sa texture. Parce que c’est bien ça le problème, le bruit et l’odeur, comme dirait l’autre. Si tout le monde laissait les toilettes propres et fraîches, on n’aurait pas cette discussion. Mais ce n’est pas le cas. Tu vas filmer ta tenue du jour pour tes abonnés et tu tombes nez à nez avec l’odeur des restes de nourriture de Pierre ou un petit bout de l’abdomen d’Arthur.
Au nom de quoi ? Quel manque de décence et de civisme. On regarde tous au fond de la cuvette avant de sortir des toilettes, mais celles-ci sont rarement propres. Pourquoi ? Parce que les gens s’en fichent et sont indisciplinés. C’est pour ça qu’il y a des lois et des couvre-feux pendant le Covid. Les gens n’ont aucune limite. Et surtout pas aux toilettes.
Quand tous mes collègues sauront tirer la chasse et mettre du sent-bon, il n’y aura plus de débat. Mais d’ici là, faites caca chez vous. Les toilettes de Konbini, c’est comme la France de Sarkozy. Tu les aimes propres ou tu les quittes.