Le 27 février dernier, Elizabeth Taylor aurait fêté son 85e anniversaire. L’occasion de revenir sur une photo iconique de l’actrice.
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Le magazine Time s’est penché sur l’histoire d’un portrait bien connu de la star hollywoodienne Elizabeth Taylor, à l’occasion de ce qu’aurait été son 85e anniversaire. L’actrice est décédée le 23 mars 2011 à l’âge de 79 ans. Pur produit de l’âge d’or d’Hollywood, la beauté de Taylor, dès son plus jeune âge, faisait dire aux amis de ses parents que celle-ci devait tenter sa chance au cinéma. Ce sont particulièrement les yeux de l’actrice américaine qui attiraient l’attention. D’un bleu tirant sur le violet, son regard était d’autant plus particulier qu’elle était porteuse d’une malformation génétique au niveau des cils. Elle possédait un rang supplémentaire de cils, une spécificité appelée distichiasis.
C’est très jeune qu’a été remarquée la beauté aux yeux violets. À 12 ans, elle joue son premier vrai rôle dans le film National Velvet. S’ensuit la longue carrière qu’on lui connaît. Liz Taylor a notamment joué dans Les Quatre Filles du Dr. March, La Chatte sur un toit brûlant, Qui a peur de Virginia Woolf ou encore Soudain, l’été dernier.
Si son regard si particulier a été immortalisé de nombreuses fois, une des images les plus marquantes de l’actrice revient au photographe Philippe Halsman. C’est le magazine Life qui avait demandé à Halsman de photographier la jeune première, à l’âge de 16 ans. Déjà connue à l’époque, Elizabeth Taylor n’était tout de même qu’une toute jeune femme. Le photographe confie ses souvenirs dans son livre Sight and Insight : “Dans mon studio, Elizabeth était silencieuse et timide. Ce qui m’a frappé, c’est à quel point elle était une ado tout à fait normale, hormis le fait qu’elle était incroyablement belle.”
“J’ai grandi devant l’Amérique entière”
L’actrice y apparaît l’air grave et songeur, ses yeux étincelant de la même façon que son pendentif, que le photographe a emprunté à son épouse et ajouté pour la composition de l’image, précise le Time. Avec seulement quelques films à son actif à ce moment-là, cette photographie la présente comme la légende du cinéma américain qu’elle deviendra par la suite. Le Time rapporte qu’Halsman a photographié Taylor avec son “inimitable” appareil, muni de pellicules couleur et noir et blanc. Taylor se souvient des remarques du photographe :
“D’un point de vue tout à fait technique, il a signalé le fait que les deux côtés de ma tête ne rendaient pas le même effet en photo. Un côté avait l’air plus jeune, tandis que l’autre était plus mature. En posant pour Halsman, j’ai pris conscience de mon corps.”
Dans son autobiographie Elizabeth Takes Off: On Weight Gain, Weight Loss, Self-Image, and Self-Esteem publié en 1988, elle décrit la façon dont le photographe l’a aidée vis-à-vis de sa relation avec elle-même :
“[Halsman] a été la première personne à me révéler à moi-même en tant que femme… Après ma session avec Halsman, j’étais beaucoup plus déterminée à contrôler mon image publique. Je voulais avoir l’air plus âgée donc j’ai insisté pour me couper les cheveux. En 1949, je suis passée du personnage d’Amy dans Les Quatre Filles du Dr. March, une autre femme enfant, à celui du rôle romantique principal dans Guet-Apens. À à peine 17 ans, j’ai grandi devant l’Amérique entière.”
Un photographe à la renommée mondiale
Connu pour ses portraits de personnalités et sa série Jump, le photographe faisait aussi partie de la prestigieuse agence Magnum Photos. Il a immortalisé entre autres Marilyn Monroe, Richard Nixon, Audrey Hepburn, Brigitte Bardot, le pianiste Liberace ou encore un Salvador Dali suspendu dans l’air, entouré de trois chats et d’une large éclaboussure d’eau.
À propos de cette Jumpology (dont certaines photos sont visibles à la fin de l’article), Halsman racontait faire sauter ses modèles afin de révéler leur “vraie personne” : “Quand on demande à quelqu’un de sauter, son attention est directement dirigée vers l’action de sauter, le masque tombe et la vraie personne apparaît.”
Proches du surréalisme, les images de Philippe Halsmann sont porteuses d’humour et de rêverie. Ses modèles semblent effectivement se découvrir devant son objectif, dans des photographies en noir et blanc ou en couleur.