Nés entre 1995 et 2010, les jeunes de la génération Z prennent les rênes des réseaux sociaux avec lesquels ils ont grandi et en dictent les codes.
À voir aussi sur Konbini
On a beaucoup à apprendre de nos aînés, mais quand il s’agit de réseaux sociaux et du comportement à adopter sur ces derniers, le ton est souvent donné par les plus jeunes. Tandis que, au sein de la culture occidentale, les millenials commencent doucement à vieillir et entrer dans les rangs, c’est la génération Z qui focalise maintenant les esprits. Pour rappel, les millenials, aussi connus sous le nom de génération Y, sont ces jeunes gens nés entre le début des années 1980 et les années 1995, en même temps que l’essor des nouvelles technologies et d’une communication grandissante à l’échelle internationale.
Et la vie n’est qu’un éternel recommencement. La génération Y suivait la génération X et c’est maintenant, en toute logique, au tour de la génération Z d’occuper le devant de la scène. Celle-ci englobe des jeunes nés entre 1995 et les années 2005/2010. Les plus vieux d’entre eux n’ont que de vagues souvenirs du XXe siècle et ils grandissent tous dans un monde qui évoluent presque aussi rapidement qu’eux.
Comme l’expliquait le New York Times en 2015, cette nouvelle génération est un terreau fertile à exploiter pour les analystes de marché, les observateurs culturels et les prescripteurs de tendance. Ces jeunes occidentaux, souvent prompts à consommer, représentent un marché qu’il est nécessaire de connaître et de soigner. Ils n’ont pas connu le monde sans Internet et ont, en général, grandi avec la culture de l’image, à la télé d’abord (L’Incroyable Famille Kardashian a déjà 10 ans) et sur les réseaux sociaux (Facebook a 13 ans et Instagram a 6 ans).
Pas étonnant, donc, que ces jeunes qui ont plus ou moins le même âge que ces nouvelles technologies soient ceux qui apprennent au reste du monde à s’en servir. S’il est souvent out de posséder un compte Facebook (ce dont s’emparent les générations plus anciennes, les plus jeunes finissent par s’en détourner), Instagram reste un des réseaux privilégiés par les plus jeunes. La plateforme permet la mise en scène de l’image.
Le contrôle de l’image comme mot d’ordre
Et ce que maîtrise parfaitement la génération Z sur ce réseau, c’est bien son image. L’année dernière, le Washington Post publiait un article présentant une jeune Américaine de 13 ans et son quotidien, ponctué de notifications Instagram, d’envois de Snapchats et de mise à niveau de sa côte sur les réseaux. La journaliste précisait que la jeune adolescente, prénommée Katherine, gérait son compte Instagram d’une main de maître en n’ayant jamais plus de 25 photos sur son compte Instagram :
“Elle a 604 abonnés. Il y a seulement 25 photos sur sa page parce qu’elle supprime la plupart de ses posts. Ceux qui ne récoltent pas assez de likes, qui ne sont pas assez joliment éclairés ou qui n’exposent pas les moments les plus cool de sa vie.”
Et cette tendance se vérifie partout ; les comptes des cool kids d’Instagram ne devrait jamais dépasser les 45 photos, quitte à ce que le compte soit le sujet de véritables chaises musicales des images postées. Le site Insider précise que c’est à une curation de leur image à laquelle se prête ces très jeunes utilisateurs, c’est-à-dire qu’à la manière de conservateurs de musée, ils sélectionnent, aménagent et maîtrisent avec beaucoup de doigté ce qu’ils partagent avec le monde et leurs abonnés.
Montre-moi ton Instagram et je te dirai qui tu es
D’autres règles d’or s’ajoutent à cette restriction de l’information présentée : pas de hashtags, voire pas de légende (ou seulement un mot bien senti) et, toujours, la précision du lieu où l’on se trouve : que ce soit Coachella ou la gare de Choisy-le-Roi, le cool se trouve dans la géolocalisation et dans l’action.
Le réseau devient le miroir de l’utilisateur, il est donc nécessaire de filtrer ce qu’on y montre et de porter attention aux détails, pour refléter sa personnalité sous son meilleur jour. Ce rôle des réseaux semble accepté par le plus grand nombre, étant donné que même les employeurs vérifient parfois les comptes de leurs futurs employés, voire même les embauchent grâce à leurs comptes. C’est d’ailleurs ainsi que le jeune Dan voit les choses, quand il explique à Insider : “Dans le futur, des gens pourront voir ce que j’ai posté, que ce soit pour postuler à un emploi ou tenter d’entrer dans une école particulière.”
Ce ne sont donc pas des tendances insensées ou farfelues que suit cette fameuse génération Z, mais bien les codes d’emploi des technologies soit, in fine, les codes de notre avenir.