Fin décembre 2018, Mariam Saadi lançait “My Lady in a Story”, une page Facebook rassemblant des portraits, écrits et photo, de Palestiniennes. C’est à l’occasion d’un concours que la jeune femme a pensé ce projet, comme une ode féministe visant à mettre en lumière le rôle crucial des femmes dans la bande de Gaza.
À voir aussi sur Konbini
Après trois ans de pratique photo en autodidacte, Mariam Saadi a décidé de faire de sa passion pour l’image un acte quasi militant. Elle photographie les femmes qu’elle regrette de ne pas voir assez représentées dans les médias, “celles qui se battent pour leurs projets personnels et occupent souvent des postes inhabituels”, nous raconte la photographe :
“La société ne reconnaît pas vraiment leur travail. Pas qu’elles exercent une mauvaise profession mais ce sont des emplois habituellement occupés par des hommes, la charpenterie ou l’agriculture par exemple. Ce peut aussi être des femmes qui vivent dans des conditions difficiles ou avec des problèmes de santé […], mais qui doivent subvenir aux besoins de leur famille.”
© Mariam Saadi
Depuis le début de l’année, Mariam Saadi a partagé une vingtaine de portraits de femmes, qu’elle a rencontrées par le bouche-à-oreille pour la plupart. Sur sa page, on retrouve entre autres Dina Nassar, une psychologue de 25 ans qui passe son temps libre déguisée en clown dans un hôpital pour enfants, et Hajjaa Saadia, une femme qui s’est retrouvée seule atteinte d’un cancer, sans enfant, après les décès de son mari, ou encore des agricultrices cultivant le blé, au sud de la bande de Gaza.
Mariam Saadi rend hommage de façon hebdomadaire à ces femmes qui “vivent des vies très difficiles dans les conditions atroces que connaît Gaza”, précisait-elle au site Al Monitor. “J’ai décidé de créer cette page parce que j’ai toujours pensé que les femmes ont le pouvoir de changer le monde.”
Une lourde tâche
© Mariam Saadi
Malgré les difficultés allant de pair avec une telle initiative, la jeune Palestinienne nous raconte le sentiment d’accomplissement ressenti à chaque rencontre :
“C’est une tâche difficile parce que j’écoute les problèmes et les inquiétudes de ces femmes, certaines d’entre elles pleurent et se plaignent. C’est aussi un gros travail de photographie et de documentation, il faut parfois rester des heures sous le soleil brûlant, debout dans les champs mais tout mon cœur est soudainement rempli quand la femme que je rencontre se tient devant moi, et me sourit.”
Mariam Saadi compte poursuivre cette initiative afin de rendre hommage et d’encourager les femmes de ce pays meurtri.
© Mariam Saadi
© Mariam Saadi
© Mariam Saadi
© Mariam Saadi
Les portraits de Mariam Saadi sont à retrouver sur “My Lady in a Story“.