Encore plus simple que sur le darknet.
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Si nos “followers” relèvent la plupart du temps pour nous du virtuel, ils viennent d’acquérir une existence plus tangible. En effet, aux États-Unis, des distributeurs proposent bel et bien d’acheter des abonné·e·s. En effet, dans des lieux touristiques de Los Angeles comme Venice Beach, Melrose Place ou le Walt Disney Concert Hall, les passants ont pu découvrir d’imposantes machines qui proposent plusieurs produits, notamment des lots de followers : en payant 10 dollars, vous obtenez une boîte de 1 000 followers ; il vous suffirait alors de scanner le code inscrit dessus et les abonné·e·s arriveraient sur votre compte.
Les distributeurs proposent d’autres produits plutôt gadgets comme une fausse main à utiliser sur les photos pour avoir l’air accompagné·e sur chacune de ses images ou encore un “spa pour pouce”, c’est-à-dire un kit contenant un petit peignoir, une lotion et des mini-concombres pour reposer votre doigt sûrement trop fatigué de scroller en permanence.
Vous l’aurez sans doute compris, ces distributeurs ne vendent pas ces produits au premier degré – et heureusement –, ils servent en réalité une campagne marketing pour la sortie du film Social Animals, un documentaire qui suit trois jeunes ayant pour ambition de devenir des stars d’Instagram. Le film nous embarque pendant deux ans aux côtés de Humza Deas, photographe de rue, de l’influenceuse Kaylyn Slevin et d’une étudiante lambda, nommée Emma Crockett.
Sans être manichéen, le documentaire s’interroge sur notre rapport à l’image, au regard des autres et aux réseaux sociaux. C’est pour cette raison qu’ils ont voulu jouer avec le besoin de reconnaissance de nombreux utilisateurs d’Instagram, en leur proposant d’acquérir des abonné·e·s aussi facilement qu’un paquet de bonbons. Une fois les produits achetés, le ou la client·e du distributeur reçoit aussi une copie du documentaire afin de le ou la sensibiliser et l’aider à prendre du recul sur son rapport aux réseaux sociaux. Les fonds récoltés par cette opération sont reversés à Reboot and Recover, une association qui lutte contre le cyberharcèlement et attire l’attention sur les risques de l’addiction aux réseaux sociaux.
Comme le souligne très justement Vice, si l’intention d’aider certains accros d’Instagram à prendre du recul est intéressante, l’opération peut parfois sembler vaine : en effet, certains ont acheté les produits pour se moquer d’Instagram et ont publié ces derniers sur la plateforme, pour monter leur soi-disant désintérêt. Un paradoxe qui illustre à merveille la manière dont Instagram titille en permanence notre ego et notre besoin d’attention. Allez, on s’en va publier cet article en story.
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