Le particulier, qui avait vu son garage tagué par Banksy, a fini par vendre l’œuvre pour une “somme à 6 chiffres”.
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Fin décembre 2018, le bien connu et bien caché artiste de rue Banksy frappait son dernier grand coup de l’année au sud du Pays de Galles. Sur les façades d’un garage de la ville de Port Talbot, classée comme étant la plus polluée du Royaume-Uni par l’Organisation mondiale de la santé, notamment à cause de son empire sidérurgique, Banksy avait présenté ses vœux de façon assez corrosive, en dévoilant Season’s Greetings.
Sur une des façades du garage, un enfant debout à côté d’une luge accueille bras ouverts et langue tendue des flocons de neige. Sur le mur adjacent perpendiculaire, le spectateur découvre que les flocons sont en réalité des cendres émanant d’une poubelle en train de brûler. Une petite comptine accompagnait le post Instagram de l’artiste, appuyant le fait que la pollution de la planète représente un danger pour les générations futures, tout en rappelant la façon dont ce grave problème n’est pas pris au sérieux.
Un simple garage devenu attraction touristique
Cette nouvelle œuvre, signée d’un des artistes les plus prisés de la planète, attirait évidemment de nombreux curieux. La cohue était telle que le propriétaire du garage, Ian Lewis, un sidérurgiste de 55 ans, a commencé à regretter le temps où celui-ci était encore vierge de toute fresque.
Début janvier, il affirmait à la BBC que plus de 1 000 personnes se pressaient chaque jour autour de son garage, certains essayant même de s’emparer de morceaux de pierre ou de dégrader l’abri. Un service de sécurité avait alors été mis en place (partiellement financé par l’acteur Michael Sheen, originaire de la petite ville), afin d’aider à préserver l’œuvre et soulager Ian Lewis.
Si le Gallois désespérait d’être devenu l’unique gérant d’un site touristique, il peut maintenant souffler. Après avoir refusé plusieurs offres très alléchantes, il a fini par accepter celle d’un collectionneur, expert de Banksy, John Brandler.
“L’offre était moins généreuse que d’autres mais cet homme [John Brandler] a accepté de garder [l’œuvre] dans la ville. D’autres personnes voulaient l’emporter et la rapporter seulement de temps en temps. Je n’aimais pas cette idée. Je suis content de l’avoir vendue ceci dit – pour être honnête, je n’en pouvais plus. C’était un fardeau”, rapporte le Guardian.
Bien que John Brandler ait déclaré vouloir laisser l’œuvre au moins deux ou trois ans dans la ville, il est fort probable que cette dernière soit déplacée. Selon The Art Newspaper, le collectionneur basé à Essex aurait récemment visité la ville avec des élus locaux afin de construire un centre pour les arts urbains où serait exposé Season’s Greetings.
Étant donné les soucis que connaissait le propriétaire du garage depuis l’apparition de l’œuvre, sa décision de la vendre à un collectionneur est compréhensible. On se demande tout de même, quelle a été la réaction de Banksy, qui refuse que ses travaux soient à l’origine de quelques transactions pécuniaires que ce soit.