En 1979, la jeune Alexis Adler, tout juste diplômée en biologie, rencontrait à New York un jeune homme aux longs membres minces qui venait de se faire virer de son lycée pour avoir entarté son proviseur, rapportait le New York Post en 2014. L’adolescent en question s’appelait Jean-Michel Basquiat et, en plus de devenir le colocataire d’Alexis Adler, il allait devenir l’un des noms les plus en vogue de l’art contemporain en quelques années seulement.
À voir aussi sur Konbini
Aujourd’hui âgée de 64 ans, Alexis Adler continue de présenter au monde les souvenirs laissés par son ancien colocataire et ami intime. La biologiste s’est associée au réseau social Triller (semblable à TikTok) afin de vendre des photos inédites du peintre. Prises en noir et blanc dans les années 1980, les images montrent le jeune homme chez lui, en train de créer, face à l’appareil d’Alexis Adler.
Jean-Michel Basquiat à l’anniversaire surprise de Susanne Bartsch, le jeudi 19 septembre 1985. (© Patrick McMullan/Getty Images)
Pour la première fois, ces photos sont vendues sous forme de NFT “afin de donner au monde une chance de posséder un morceau de ce qui faisait du mouvement artistique new-yorkais du début des années 1980 quelque chose de si éclectique”, tel que le précise Triller auprès de Design Taxi.
Jusqu’au 4 décembre 2021, la série de photos est présentée à Art Basel Miami pour être vendue dans la blockchain. Les images font partie de “Our Friend, Jean”, une exposition co-organisée par The Bishop Gallery et Alexis Adler. Également présentée à Baltimore, l’exposition a pour but de rendre accessibles l’œuvre et la vie de Jean-Michel Basquiat : “Les communautés noires […] ont rarement accès aux œuvres originales de Basquiat et d’autres artistes importants en général, The Bishop Gallery est catégorique quant à sa volonté de changer ce statu quo”, affirme la galerie.
Basquiat, bientôt un habitué du crypto-art ?
La cote de Jean-Michel Basquiat étant toujours aussi haute, le monde du crypto-art s’est bien entendu déjà intéressé à son travail. En mai 2021, une des toiles du peintre avait failli voir sa forme physique anéantie à l’issue d’une vente aux enchères organisée par la firme Daystrom. En effet, rapportions-nous alors, “l’éventuel·le acquéreur·se de Free Comb with Pagoda en NFT aurait eu le choix de détruire ou non l’originale”.
“D’abord évalué avec un prix de départ à 2 500 dollars, le dessin atteint rapidement les 77 500 dollars avant d’être subitement retiré des enchères. Et pour cause, Daystrom [n’avait] aucune licence lui permettant de vendre l’œuvre.
La firme [avait] donc proposé à un·e client·e d’acquérir et de détruire une œuvre sur laquelle elle [n’avait] aucun droit, sans pression. De plus, l’authenticité du dessin vendu par Daystrom [n’avait] pas été confirmée par un organisme officiel. Les dernières traces du vrai dessin [remontaient] à 2015, lorsqu’il [avait] été vendu à titre privé par une galerie de Philadelphie.”
Près de 35 ans après sa mort, Jean-Michel Basquiat n’en finit pas de bousculer le monde de l’art, soit-il physique ou virtuel.