Aujourd’hui enfin, Kim Phuc retrouve des sensations dans le bras.
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C’est le 8 juin 1972 que Nick Ut, photojournaliste pour l’agence Associated Press, capture la photo qui lui fera remporter le World Press Photo ainsi que le Prix Pulitzer de la photo d’actualité. On a tous été bouleversés à la vue de cette petite fille nue terrorisée fuyant le bombardement. Le cliché est entré dans l’histoire en tant que témoignage des horreurs de cette guerre.
Derrière le caractère historique de la photo, se cache une réalité douloureuse qui s’étend sur de longues années. Âgée de 55 ans aujourd’hui, Kim Phuc est la preuve vivante des progrès de la médecine concernant le traitement des cicatrices post-traumatiques, plus de quatre décennies après ses blessures. Dans la revue JAMA Dermatology mise en ligne le 5 septembre 2018, on peut lire l’évolution des différents soins prodigués à Kim Phuc. Elle raconte notamment les terribles souffrances qu’elle a subies durant toutes ces années.
La fillette avait 9 ans quand les avions sud-vietnamiens ont arrosé de napalm (essence gélifiée) le village bouddhiste de Trang Bang, où elle se trouvait. Elle a été brûlée au troisième et quatrième degrés au bras gauche, au cou, au dos et à la main droite. Au total, environ 40 % de la surface corporelle de Kim Phuc est atteinte. L’un des premiers traitements fut la greffe de peau : elle a subi par la suite 17 greffes de peau suivies d’intenses séances de physiothérapie.
En 2015, elle est admise dans un institut spécialisé en Floride où elle recevra divers traitements au laser. Une technique qui permet d’améliorer la texture de la peau, d’aplanir le relief des cicatrices et de fluidifier la mobilité des membres atteints. Après avoir longtemps noté ses douleurs chroniques à 10 sur l’échelle de la souffrance (allant de 1 à 10), Kim Phuc évalue désormais à 3 celles qui persistent encore aujourd’hui après tous ces traitements. Et surtout, elle a enfin retrouvé des sensations dans son bras grâce à une régénération nerveuse.