Après l’Indonésie et Bagdad, c’est Beyrouth que l’Institut des cultures d’islam à Paris a décidé de mettre à l’honneur. Jusqu’au 28 juillet 2019, c’est le travail de 16 artistes – qui se sont intéressés de près à la capitale – qui est célébré au sein d’une exposition collective qui parcourt les cultures et sous-cultures de fond en comble.
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© Vianney Le Caer
Le commissaire d’exposition, Sabyl Ghoussoub, a pensé l’architecture de cette manifestation artistique à travers quatre thématiques. “Le spectre de la guerre” démontre à quel point les conflits hantent toujours les esprits des Beyrouthins et s’attarde sur la crise migratoire. “Une ville multiconfessionnelle” s’attarde sur 18 communautés différentes et les deux religions dominantes – islam et christianisme – qui cohabitent en son cœur.
“Le corps comme marqueur identitaire” s’intéresse aux communautés de tatoueurs et tatoués chiites, et comment le corps est le reflet de leur appartenance et du paysage mental de la ville. Pour finir, “des minorités ignorées” se penche sur les personnes discriminées et sur les communautés LGBTQ+, mais aussi sur le sort des migrants, tous souvent plongés dans leur propre solitude au milieu du capharnaüm de leurs droits bafoués.
Ville plurielle
© Mohamad Abdouni
Parmi les artistes et projets exposés, on retrouve la série solaire et musclée des Bronzeurs de Vianney Le Caer ; Hassan Ammar et ses Tatouages chiites sur les corps de miliciens du Hezbollah ; Mohamad Abdouni qui a documenté le quotidien d’une mère avec son fils transgenre ; Roy Dib qui s’est penché sur ce que c’est que d’être homosexuel au Liban ; Myriam Boulos qui a suivi des employées de maison étrangères, exploitées par des familles riches.
On War And Love de Fouad Elkoury nous plonge, dès le début de la visite, dans une ville en guerre sur fond de rupture amoureuse tandis que Cha Gonzalez nous berce dans le blues de fêtards solitaires et du Beyrouth underground au goût amer. Sirine Fattouh présente son court film Night in Beyrouth dans lequel elle suit un “tabbal”, cet homme qui réveille les habitants avant l’aube pendant le ramadan.
© Myriam Boulos
La photographe Dalia Khamissy livre un travail sur le quotidien de réfugiés syriens et palestiniens ; Patrick Baz a documenté des processions chrétiennes dans les rues de la capitale ; et Natalie Naccache a immortalisé les iftars (rupture du jeûne pendant le ramadan) de différentes familles.
À noter qu’une partie du dernier chapitre de l’exposition, “des minorités ignorées”, est d’ailleurs à découvrir dans le hammam au sous-sol, où des vidéos du duo Khalil Joreige et Joana Hadjithomas sont diffusées en continu. Elles mettent en lumière des parcours de migrants africains ou asiatiques vivant à Beyrouth. Un cadre assez atypique qui permet de clôturer la visite en beauté.
© Hassan Ammar
© Cha Gonzalez
© Vianney Le Caer
© Vianney Le Caer
© Vianney Le Caer
© Vianney Le Caer
© Patrick Baz
© Patrick Baz
© Patrick Baz
© Patrick Baz
© Patrick Baz
© Patrick Baz
© Myriam Boulos
© Myriam Boulos
© Myriam Boulos
© Cha Gonzalez
© Hassan Ammar
© Mohamad Abdouni
© Vianney Le Caer
© Vianney Le Caer
© Vianney Le Caer
© Nathalie Naccache
“C’est Beyrouth”, exposition à voir jusqu’au 28 juillet 2019, à l’Institut des cultures d’islam (Paris).